Rendement

Lorsqu’ils sont au travail; ils se déplacent à la vitesse de la lumière dans un réseau de données mondial, aux ramifications indescriptibles.

Du dollar au yen, du yen au franc suisse, puis du franc suisse retour au dollar : en l’espace de quelques minutes, les marchands de devises peuvent passer d’un marché à l’autre, d’un partenaire commercial à NewYork à un autre à Londres ou à Hong-Kong, et conclurent des accords sur des sommes s’élevant à plusieurs millers de millions de n’importe quoi!

De la même manière, en quelques heures, les gestionnaires de fonds déplacent les milliards de leurs clients entre des placements et des marchés complètement différents. Un simple appel et une pression sur une touche permettent de transformer les emprunts d’Etat américains en titres de créance britanniques, en actions japonaises ou en obligations du gouvernement turc émises en deutschmarks … Les risques deviennet infiniment nombreux, tant la lisibilité est difficile. Cette “prise de risque” justifierait les profits réalisés à chaque transaction sur des opérations complètement virtuelles et purement monétaires.

Pour traiter les flots de données disponibles, les courtiers accomplissent des prouesses. Patrick S âgé de 29 ans, avec 4 de ses collègues, passe chaque jour plus de 10 heures sans pause dans une grande salle de négoce. Il est derrière une console, dans une salle plongée dans la semi-obscurité. Trois écrans et deux haut-parleurs approvisionnent sans arrêt, par l’image et par le son, en nouvelles données.

S. fait des offres, tantôt par téléphone, tantôt sur son clavier. Ainsi des entreprises peuvent passer de mains en mains, des ouvriers changer de patron, des productions se réorienter ou disparaître … Ainsi va la “machine”.

Il paraît que c’est pour notre bonheur.

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