C'est pas un malheur, c'est le début des soucis par Françoise Pierens

Publié le 12 août 2010 par Balatmichel

C'est pas un malheur, c'est le début des soucis.

« Chaque vie se fait son destin » Henri Frédéric Amiel

Je m'appelle Cindy, j'ai 23 ans, je suis caissière au Super-machin. Je ne suis pas franchement belle, ni moche non plus, je suis.

Je suis la fille de Sylviane (48 ans pour l'état civil, sans âge depuis toujours), et de José (49 ans, trop de ventre et pas assez de dents).

Fille unique de cette mère et de ce père que j'ai toujours rêvé autres, mais tellement semblables à eux mêmes… je n'ai jamais pu les changer. Sylviane fait des ménages à la Mairie (elle en est très fière… femme de ménage mais pas chez les gens, dans des BUREAUX… c'est là sa fierté. José est maçon dans une Collectivité Territoriale (il en est très fier… maçon d'accord mais fonctionnaire… c'est là sa réussite).

Ils se sont rencontrés aux « voeux du Maire ». Sylviane, 23 ans, 1m60, 75 kg, habitait chez ses parents. José, 24 ans, 1m75, 82 kg occupait un studio classé « logement social » par le gérant des HLM de la ZUP.

Ni José, ni Sylviane n'aimait trop ces cérémonies, mais leurs supérieurs leur avaient expliqué que les boudeurs pouvaient remettre en cause la sécurité de leurs emplois.

L'un et l'autre ne savaient vraiment ni à qui parler, ni s'il fallait se servir abondamment à la table du buffet. À noter que pour être à l'aise avec un verre dans une main, un toast dans l'autre et la bouche pleine, il aurait fallu qu'ils s'entraînent plus d'une fois par an, et ça ils n'en avaient pas l'occasion.

Pour faire honneur à leur Maire, Sylviane avait emprunté quelques vêtements à une amie de sa mère (1m65, 60 kg), et José avait fait de même auprès d'un de ses multiples frères (1m82, 75 kg). Alors en plus des mains occupées et de la bouche pleine, ils devaient penser à ne pas trop se mouvoir de peur d'entraîner la rupture de quelques coutures.

(…)