En remontant distraitement toutes les chaînes de la TNT de 7 (Arte) à 19 (France ô désormais), afin de fuir le « news show » de Bruce Toussaint, supportable à très petites doses, je me suis bizarrement attardée sur Direct 8, la chaîne de la TNT que je ne regarde strictement jamais, et encore plus étrangement sur un programme baptisé « les jouets de l’extrême ». Je me suis en effet rendue compte que je venais de tomber sur un programme 100% british, le genre que diffuse Channel Four, la BBC ou la chaîne 5 vers 20 heures et qui me scotche quand je suis en villégiature à Londres. Il faut être typiquement anglais pour programmer une émission pédago-scientifiquo-économique en « access-prime time » ou s’appeler Direct 8 et se balancer apparemment éperdument de ses courbes d’audience. De mon côté, j’ai été happée par cette émission car en la regardant, j’avais l’impression d’être revenue un mois en arrière quand je récupérais d’heures et d’heures d’arpentage de la capitale britannique devant le petit écran en cherchant un programme pour me détendre.
L’épisode des « jouets de l’extrême », que j’ai vu, était consacré au Meccano, qui a été créé par un anglais Monsieur Hornby aux XIXème siècle, depuis la firme est devenue française et a perdu tout intérêt en passant la Manche. L’animateur, un doux dingue chevelu baptisé James Mays, décide, j’ignore réellement pourquoi, de construire à Liverpool, l’endroit où le jouet a longtemps été produit, un pont en pièces de Meccano. L’émission mettait donc en scène la fabrication du fameux pont, du choix des plans et du modèle avec des pontes de la ville et des ingénieurs extrêmement sérieux, en passant par sa fabrication dans une école de génie civil de la ville jusqu'à sa mise en place en ville. J'avoue que j'ai loupé la dernière étape, mais la photo ci-dessous prouve que James est arrivé à ses fins. Je vous rassure, la solidité des pièces de Meccano avait été mise à rude épreuve auparavant par l'un des concepteurs du pont qui a soulevé grâce à une grue en petites pièces métalliques la porche de l'animateur.
Ce qui est génial pour une téléphage anglophile, c’est de constater à quel point ce programme est typique de ce qu’on voit à la télé britannique, qui ose diffuser des trucs chiantissimes mais très instructifs à côté d’émissions extrêmement trash ou juste débiles, que les français se feront un plaisir d’adapter à l’avenir. Bizarrement, j’ai pu retrouver « un dîner presque parfait » ou de multiples déclinaisons de « Big Brother » ici mais rien qui ressemble aux « jouets de l’extrême », qui perd de son charme à la « translation » puisque l’émission s’appelle en vrai « Toy Stories ». Elle a évidemment été conçue par l’excellentissime BBC.
Bref, en un mot comme en cent, avec un petit verre de rosé dans le nez ou une bière à la main, je vous recommande « les jouets de l’extrême » sur Direct 8.
God save the Queen !
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