Il sait très bien que sa proposition n'a aucune chance d'aboutir. Les grands pays refuseront forcément cet abandon de souveraineté qui serait la porte ouverte à une fiscalité européenne qui prendrait le pas sur les fiscalités nationales.
Je soutiens très fortement cette proposition. Pour plusieurs raisons :
D'abord, l'absence d'impôt européen crée un déficit démocratique pour cette institution qui semble technocratique. Le problème c'est que nous payons nos impôts dans chaque état, et que les états paient leur contribution au financement de l'Europe. Résultat, non seulement nos impôts nationaux sont détournés mais en plus nous ne sommes pas conscients du coût de l'Europe. En fait, ce coût est minime. L'Europe a considérablement moins de moyens que ses états.
Et il y a des impôts qui doivent absolument être harmonisés entre les pays européens. L'impôt sur les sociétés est tellement différent d'un pays européen à l'autre que les entreprises font dans l'évasion fiscale permanente au moyen de filiales. La finance, par exemple, est un secteur économique très peu taxé et très rentable. Le taxer au niveau national serait absurde parce que cette activité se délocalise très facilement. Mais au niveau européen, nous pourions taxer ce secteur sans que les banques n'en profitent pour s'exiler dans le pays voisin. Et se délocaliser aux Etats-Unis ou en Chine, c'est plus compliqué. Le secteur pétrolier aussi est ultrarentable et mériterait d'être plus taxé.
Si on instaurait ces taxes au niveau européen nous créerions un modèle économique qui, s'il ne s'exporte pas tel quel, montrerait aux autres continents que c'est possible.