Attendu sur les écrans de nos voisins français le 24 novembre prochain, la comédie "Hot Tub Time Machine" (portant en français le titre "La Machine à démonter le temps") débarque cette semaine dans les salles belges. Ce qui est sûr, c’est que ce long-métrage, signé Steve Pink, ne sera certainement pas le film humoristique n°1 de l’année (ni même de l’été !?) mais il est vrai qu’avec son synopsis assez prometteur, sa sympathique brochette d’acteurs et une réalité dans les salles plutôt austère - à l’exception de mauvaises aventures canines ou de remakes vaseux de karaté, nos cinémas proposent en ce moment très peu de pures comédies défouloir ! -, ce "Hot Tub…" apparaît un peu comme une offre irrésistible pour tout ceux qui ont faim de plan détente et déjanté sur écran (très) large. Ceux-là trouveront, à n’en pas douter, leur bonheur avec ce nouveau produit très States emmené par le toujours très sympa’ John Cusack.
Ayant affronté dernièrement un cataclysme planétaire dans le "2012" de Roland Emmerich, ce dernier goûte - histoire sans doute de changer un peu de registre - à la brise légère des petites satyres malodorantes de l’Oncle Sam… "Malodorantes" ? Non, n’exagérons pas non plus le tableau : loin d’être le nouveau "Dumb and Dumber", "Hot Tub" joue davantage la carte des aventures merdiques entre potes et lorgne ainsi un peu (volontairement ?) sur le sillage de l’incontournable "Very Bad Trip". Toutefois, le long-métrage de Pink apporte une petite dose de science-fiction en exploitant également le thème des voyages dans le temps… On reste toutefois très éloigné de la veine "Retour vers le Futur". Non l’accident temporel dont sont victimes les héros de ce film n’est que le prétexte à une relecture du phénomène de l’"Effet Papillon" en plus lubrique et juvénile...
Histoire de remonter le moral de leur ami Lou (Rob Corddry) - ayant apparemment tenté de mettre fin à ses jours -, Adam (John Cusack) et Nick (Craig Robinson) décident de l’emmener à la montagne, dans une petite station de ski, là où ils ont passé, étant jeunes, leurs plus belles vacances… Toutefois, les années ont passé & le lieu de leurs anciennes beuveries mémorables a vachement pris un coup de vieux. Au bord de la crise de nerfs dans l’expectative de passer un séjour ennuyeux dans une localité livrée à l’abandon, Adam, Lou, Nick et le jeune Jacob (le neveu d’Adam) découvrent par chance que le jacuzzi de leur chambre fonctionne à merveille. Ni une ni deux, notre équipe de choc décide de s’éclater dans ce spa… Le lendemain matin, après une nuit de débauche passée dans leur bain à bulles, nos lascars découvrent qu’ils ont été accidentellement plongés dans le passé, dans les années 80 (pour être précis), durant leur beuverie nocturne. C’est le moment, pour Adam et ses potes, de revivre exactement toutes les bêtises qu’ils ont pu commettre dans le temps ou, au contraire, de réécrire l’histoire à leur manière…
Si le ton imposé ici est volontairement gamin et ado’, "La Machine à démonter le temps" propose quelques bonnes séquences dynamisées par un scénario qui peut aussi bien par moment se montrer ingénieux et original mais également sombrer, à d’autres moments, dans le n’importe quoi agaçant. Ce parcours en dent de scie déçoit et pourrait même décourager les spectateurs peut enclin à pardonner certains écarts (vulgaires) de ce film. Mais ne vous y trompez pas : "Hot Tub Time Machine" reste bien l’"American Pie" d'adultes dévorés par les aléas de la vie - à responsabilité - qui se voient offrir la chance de revivre leur flamboyante jeunesse ; une jeunesse faite de bimbos faciles, de plan alcool à gogo & plus si affinité… A déguster l’esprit totalement libre, donc, &… Sans modération si vous y tenez vraiment !
La bande-annonce…
John Cusack, l’éternel ado’…
Il n’est finalement pas si étonnant que ça de constater que pour son premier passage sur le siège de réalisateur, Steve Pink a fait confiance au talentueux John Cusack pour enflammer de sa présence son film… En effet, Steve Pink a déjà travaillé, par le passé, sur d’autres productions où l’on retrouve Cusack en tête d’affiche, c’est le cas de "Couple de stars" (2001) - dans lequel il tenait un petit rôle - et de "High Fidelity" (2000) où il a officié comme scénariste et coproducteur après avoir été à l’origine de l’intrigue de "Tueurs à gage" (1997). Pour "Hot Tub Time Machine", John Cusack, partenaire de Nicolas Cage dans l’explosif "Con Air", est notamment épaulé par Rob Corddry et Craig Robinson, deux acteurs souvent liés à des seconds rôles déjantés qui ont déjà pu se mettre en évidence dans le passé sur des films comme "Jackpot", "Les Femmes de ses rêves" (pour Corddry) ou encore "Zack & Miri font un porno" (pour Robinson).
Le moins que l’on puisse dire après avoir vu ce "Hot Tub" est que Rob Corddry a réellement trouvé ici un rôle à sa démesure en campant un Has been antipathique, homophobe et se voyant comme une véritable Serial Fucker (de bas étage !)… Une performance forcée qui tranche malheureusement par moment avec le ton gentillet et sympathique de cette comédie, assez alléchante sur papier.