Lady Gaga a tout pigé au rock n'roll

Publié le 12 août 2010 par Macadam Cowgirl

Franchement, j'ai résisté tant que j'ai pu. Lady Gaga par-ci, Lady Gaga par-là... ras le bol de la voir partout, de s'arroger le titre et les looks de Madonna (la sainte patronne) alors que physiquement je la trouvais nettement moins belle (mais bien foutue tout de même, notez la nuance). Quant à sa musique, à part me donner envie de me taper la tête contre les murs parce que je n'arrivais pas à me sortir ses mélodies lancinantes et obsédantes (dans le mauvais sens du terme) de l'esprit, autant dire que ce n'était pas ma tasse de thé.

Parlons-en des tasses de thé justement. Une nana qui clame partout être "une artiste", une "performer", et pas une vulgaire chanteuse, à grands renforts de tasse de thé à la main et de tenues déglinguées... me paraissait trop déclamatoire pour être sincère. Bref, au risque de me faire des ennemis, même parmi mes plus proches amis (que j'accusais de trahir la sainte patronne, Madonna encore), je boycottais sciemment Lady Gaga. Les deux seules choses qui me la rendaient sympathique étaient son fanatisme pour Queen (qui me rappelait le mien) et son goût pour le piano (qui me rappelait le mien aussi).

Et puis, il a fallu une interview avec un punk notoire et leader d'un grand groupe de hard-rock français des années 70, qui l'adoubait "seule véritable artiste au sens transgressif du terme que nous ayons actuellement, toutes musiques confondues", pour que là, tout de même, je me dise que je passais peut-être à côté d'un truc. Le punk en question m'avait parlé d'une vidéo où la Dame Gaga interprétait l'un de ses titres pop au piano, en acoustique. De retour devant un ordi, direction Youtube, recherche "Lady Gaga piano Poker Face", et je suis tombée sur ça :


C'est simple : j'ai instantanément pensé à Elton John dans les années 70. Même talent au piano, même ridicule dans les fringues. Il suffit d'aller voir CA pour trouver les points communs instantanément (enfin, à mon sens, je ne suis pas une bonne critique). Oh et puis dites donc au passage je vous gratifie même de Cher dans une magnifique apparition façon Mater Dolorosa gay que j'avais oublié dans cette vidéo, mais je digresse.

Lady Gaga est effectivement une artiste. Parce qu'elle est d'abord musicienne. Ensuite, parce qu'elle ose. Etre ridicule, être à poil, dire des trucs sales. Il est possible que ce soit une attitude totalement construite et préméditée. Il est possible aussi que ce soit pure sincérité qui tombe à pic. Dans notre société hygiéniste, où même les rockers s'aseptisent (voir pour cela cet excellent lien vers les rockers d'aujourd'hui VS les rockers d'hier, en photos bien sûr. Sex, drugs and R n'Fuckin' Roll garanti), c'est vrai qu'elle est l'une des rares personnalités à mettre un peu le feu. Et puis après tout, quand on cumule 10 millions de fans sur sa page Facebook, au bout d'un moment, on ne peut plus se défausser sur une promo efficace. Même si, je le maintiens, Stefani Germanotta a tout pigé de la société d'aujourd'hui et de son fonctionnement. Mais elle a peut-être bien aussi, tout compris à la musique moderne : ce mélange de force de caractère, de charisme, de talent et de delirium tremens savamment balancé aux yeux des foules.

En fait, le seul défaut de Lady Gaga, c'est de faire de la pop. Elle se jette même dans les foules, et choisir des punks comme première partie de ses shows :

Bordel, mais pourquoi elle ne fait pas du rock cette nana ?!

Festival Loolapalooza, le 6 août. Freddy est très content de sa prise.