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Etat chronique de poésie 966

Publié le 12 août 2010 par Xavierlaine081

966 

Que n’ai-je vécu pour cet instant 

Grâce rendue aux miracles d’un temps 

Lové entre les bras du silence 

Ma bouche tue 

Muette ma langue 

Sous le joug des jours tyranniques 

Mes mains brassent l’air dense 

Pèsent à mes épaules fatiguées 

L’espoir encore de se relever 

Juste avant que la chute ne vienne 

Ma mémoire chante 

Boit aux sons du silence 

Les souvenirs émus 

Mes doigts s’agitent encore 

C’est un ultime sursaut 

Ô, beauté qui attend sur le seuil d'un amour qui jamais ne se dit. 

Les mots s'envolent en ailes multicolores, resplendissent dans l'azur d'un jour sans soupir. 

Tant de patience martelée aux tambours du cœur… 

*

Alors je marche et marche encore

Pour ne point faillir ou défaillir

Sous le poids des peines amoncelées

*

Tourne et tourne le manège

Je te vois

Je nous vois

Je vous distingue à peine

Vous qui croisèrent un instant

Mon chemin de hasard et d’opprobre

*

Partout ne serai qu’un étranger

*

Partout traînerai mes sabots d’infortune

*

Folle déchirure laissée par le vide 

Et le cœur qui saigne à n'en plus finir 

A n'en plus pouvoir 

Dans l'incessante rencontre des ombres

*

Me voilà pris aux filets

L’hameçon pénètre en ma langue

Désormais éteinte

*

Ne me reste que le pâle souvenir

De ces folles étreintes

Etoiles pour seul témoin

*

Que reste-t-il de nous autres

Sur le seuil d’âge désormais tourné vers la tombe

*

C’est un juste retournement

Il nous faut assumer de n’avoir pas su

Pas pu

Pas vécu

Ce pourquoi nous étions faits

*

La nostalgie nous berce entre ses bras d'espoir 

Nous ne sommes jamais arrivés 

Toujours en partance 

Chaque jour passe 

Nous laisse pantois 

De n'avoir su saisir 

Le suc de l'instant

*

Alors dans la nuit

Courant en tous sens

Sous des frondaisons d’indifférence

Me reste le cri

Acharnés mes doigts griffent le sol

*

Déraciner le mal qui nous obsède

Eradiquer les démons qui nous habitent

Boire à lèvres ardentes encore

Un soupçon d’amour indicible

Plonger en tes eaux fraîches

Ô ma source d’espérance

*

Je reviens

Hagard

D’un voyage au-delà de moi-même

Une clarté blanche me porte

Bien au-dessus de qui je fus

Mon regard embrasse l’horizon des chagrins

Je ne suis plus rien d’autre

Que ce petit tas de chair étriquée

De ce côté-ci du monde

*

Ma douleur se décline

A l’unisson de toutes les douleurs

En mon âme errent les infinis supplices

Je n’ai que larmes

Ô ma source d’eau pure

A jeter en tes ondes

*

Leur sel se dilue peu à peu

Dans la clarté d’une aube légère

Je reviens en ces rives d’abstinence

Mon ascèse dure

Il me faut affronter les voix qui me hantent

Chaque heure de chaque nuit

Chaque seconde de chaque jour

*

Que sont nos peines

Au cadran des hontes bues

Des couleuvres avalées

*

Nos peines sont si peu de chose devant le spectacle ardent et la liste des sacrifiés.  

Elles s'imposent, en fruit d'un labeur peu à peu vidé de sa substance cicatrisante. 

Nous avançons. 

La brume nous harcelle qui précède l'orage. 

L'instant est si fragile qui nous permettrait de cueillir, entre deux doigts agiles, une fleur délicate de bonheur évanescent. 

*

Las d’attendre

Je me jetterai entre deux bras nus

Vaine tentative d’oubli

Quand

Dehors

Hurlent à la mort

Les rapaces

.

Manosque, 30 juin 2010

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