Point de jonction…#2

Publié le 10 août 2010 par Fred Desbordes

L'émeute de la matière. Lâcher les fauves. Tentation et Désir en meute planant dans l'atmosphère.
on s'observe, on se jauge et on peine à penser à autre chose. On se surprend à survoler son décolleté du regard. Echancrure du cache-coeur, une alcove à baisers. Le point de vue assèche la parole, comblé par le low-flow de Bonobo qui tourne en rythmique répétitive et obsédante. L'oeil dénude et s'étourdit.

Au commencement était le point de jonction. deux visages, collés-serrés, deux bouches qui s'entrouvrent et les lèvres qui se trouvent. Le désir, certain, puissant, incommensurable. Langues tour à tour lascives et libertines, et le poids des êtres qui se dérobe sous l'appel du plaisir.

Trouver une arête pour ne pas tomber, un objet contre lequel s'appuyer. Un chambranle de porte, un canapé, se laisser emporter par l'appel du sexe, contre toute attente. La paume qui s'aventure et les doigts qui s'égarent sous les dessous. Charmant désordre des vêtements qui volent en cascade. Pull léger, caraco, dégrafer les ceintures, faire coulisser les fermetures. Entrouvrir des portes.

On atterrit quelque part. Là où on peut. Mais surtout ne pas se lâcher. On déboutonne le soutien gorge et la poitrine mise à nue excite d'autant plus les sens. Effleurer sa peau dévêtue, centimètre après centimètre, les yeux rivés dans les siens, zone de turbulence aiguë. La cambrure de son bassin comme une invitation, L'ivresse de l'incitation. Faire l'amour comme si c'était la toute dernière fois. S'abandonner à l'Autre, à sa chaleur, son odeur, ses caresses. Murmures, chuchotements, Halètements.

Lécher, sucer, mordiller les périphéries de cet espace inconnu pour mieux y succomber. figures improbables et rencontrer l'origine du monde ensemble. La ponctuation, sans repère, en point de suspension, seulement marquée par la force de la jouissance. Et le temps qui n'a plus d'importance, on veut juste rester là, en Elle, près d'Elle; s'étourdir du parfum de sa peau, continuer à frôler sa poitrine, à la caresser, à l'effleurer du bout de sa langue, faire parcourir ses doigts contre, tout contre et jouir, un peu, beaucoup, délicieusement…