Dans 3 jours, au petit matin, je serai en train de me balader le long des étals du marché au poisson de Tokyo. Avec beaucoup d'efforts de persuasion, j'arriverai même peut-être à convaincre mon homme de faire un petit-déjeuner de sushis frais avec du poisson à peine pêché. Une sorte de fantasme, quoi.
En attendant, on n'a pas toujours du poisson extra-frais sous la main, ou alors on est végétarien, ou alors on n'aime pas trop le cru, ou alors c'est la dèche dans le frigo et il faut finir les œufs, ou alors c'est la dèche dans le porte-monnaie, ou alors on milite contre la pêche au thon rouge, et aux autres poissons dans la foulée. Bref, on a tous une bonne raison d'avoir envie de faire des sushis et des makis à autre chose qu'au poisson cru. Et on a raison, c'est autorisé par le code de l'estomac. Dans mon cas, c'était la dèche dans le frigo, mais vous, c'est comme vous voulez. Contrairement à ce que l'on pense, ce n'est pas si difficile (j'en ai quand même massacré quelques uns que j'ai la délicatesse de ne pas vous montrer en photo pour vous faire croire que je suis une déesse de la cuisine et que je ne rate jamais rien).
Pour le riz vinaigré :
Faites cuire deux mesures de riz rond japonais au rice cooker. Sortez le riz cuit du bac, débarassez dans un récipient froid, remuer légèrement pour le faire refroidir. Faites chauffer 2 cs de vinaigre de riz ave 1 cs de sucre et une pincée de sel sans porter à ébullition. Laissez légèrement refroidir, verser sur le riz en remuant doucement pour tout imprégner. Laissez refroidir.
Pour les nigirizushis, mouillez bien vos mains pour éviter que le riz ne vous colle aux doigts. Faites des boulettes de riz et donnez leur une forme de briquette en pliant vos phalanges (mais si, vous voyez forcément : si vous avez bien trois phalanges à chaque doigt et que vous pliez chacune à 90°, ça fait trois faces d'un parallélépipède rectangle - si vous ajoutez l'index et le majeur de l'autre main pour tasser, vous avez le 4ème côté du parallélépipède).
Taillez les légumes de façon à leur donner une forme adéquate : concombre en biais pour obtenir des tranches oblongues, pointes d'asperges, radis à la mandoline, etc. Battre deux ou trois oeufs et faire une petite omelette pas baveuse, de préférence rectangulaire pour éviter d'avoir à couper les côtés après.
Découpez des bandelettes de nori. Posez le légume ou le morceau d'omelette sur le riz, entourez d'un bout de nori, humidifier le nori pour le faire tenir et retournez.
Pour les makizushis, faites revenir à la poêle dans une goutte d'huile de sésame les légumes fermes (radis noir, carottes etc.) après les avoir découpés en bâtonnets. Taillez en bâtonnets les autres légumes (avocat, concombre, etc.) et l'omelette.
Étalez tendrement le riz sur la moitié sud de la feuille de nori. Disposez à la queue-leu-leu les légumes et la garniture en bas de la zone de riz. Mouillez le haut de la feuille de nori avec de l'eau fraîche. Roulez doucement en partant du bas à l'aide du support en bambou.
Couper en rondelles épaisses avec un couteau mouillé et bien aiguisé. Il est moins risqué au début de mettre peu de riz et peu de choses dans son maki. Les rouleaux épais sont plus difficiles à découper et à faire tenir.
Variantes de l'Ingrédient manquant :
- Sans rice cooker : je crois que je ne pourrai plus jamais vivre sans cette divine machine qui réfléchi à ma place les temps de cuisson. Cela étant, je crois que c'est un accessoire assez peu répandu en France, et ça ne doit pas nous empêcher de manger des sushis. L'Internaute explique bien comment faire du bon riz à sushi à la casserole, l'essentiel étant de ne pas soulever le couvercle pendant la cuisson. Et pour finir à propos du rice cooker, si vous hésiter entre une cocotte-minute et un rice cooker, optez pour le rice cooker (à moins que vous ayez une famille très nombreuse et que vous mangiez beaucoup d'artichauds à la vapeur car ça ne rentre pas dans le rice cooker).
- Sans riz rond japonais/ "riz à sushi" : si vous voulez absolument faire des sushis et que vous n'avez que du beau Basmati dans le placard, ça va être difficile... avec tous les efforts faits par Oncle Ben's pour nous proposer du riz qui ne colle pas, on se retrouve avec des sushis impossibles à faire tenir. Du coup, un riz bâtard premier prix a plus de chances de fonctionner. Si vous vous êtes lancés dans des sushis au poisson et que votre riz ne tient pas, vous pouvez vous rabattre sur un chirashi sushi avec le riz dans le bol et les sashimis de poisson posés dessus. Si vous faites des sushis de légume, ça aura moins de gueule...
- sans vinaigre de riz : c'est un peu la base du goût du sushi, donc c'est fort dommage de ne pas en mettre. Ça ne coûte rien en grande surface et ça se garde longtemps longtemps, donc c'est un achat à faire même pour des expérimentations sushitales. Cependant, si vous n'en avez pas, vous survivrez. Ne remplacez surtout pas par du vinaigre de vin ou de cidre et ayez la main ultra légère sur le sucre.
- sans feuille de nori : techniquement, si on fait des sushis de poisson, on n'a pas besoin de nori. L'inconvénient des légumes et de l'omelette, c'est qu'ils sont beaucoup plus réticents que les morceaux de saumon à rester en place sur leur petit canapé de riz. Du coup, la ceinture de sécurité en nori est un peu indispensable pour le bien être de votre sushi. J'étudierai prochainement la question du maki californien, mais en attendant, je crois qu'il va vous falloir trouver du nori. Ça se conserve très bien et ça ne prend pas de place, j'ai ai toujours au frigo.
- avec un peu de protéines : j'aime beaucoup la version thon-mayonnaise, avec de la mayonnaise maison bien-sûr et du thon au naturel émiété. A rouler dans les maki associés à du concombre ou a fourré sur le dessus des rouleaux (dont je ne connais pas le nom japonais). On trouve aussi du jambon, du surimi... en fait, on met un peu ce qu'on veut !
Tu vas a Tokyo???? A moi le pays des bentos !J'avais bien prévu de te demander des bons conseils mais on s'y est pris au dernier moment et on part très peu préparés...
Tokyo et Kyoto, by the way :) Avec poisson, sans poisson, je veux essayer.
Je vais me bloquer un week-end de cuisine.
Absolument.
Bon voyage à vous :) Moi aussi, depuis que j'ai un rice cooker, je suis devenue totalement addict (et mange du riz au moins 5 fois par semaine !). Très jolis tes sushis... Et quelle chance, Tokyo, j'adorerai y aller. Un jour peut être... Bah de toutes façons ça fait bientôt 4 ans, alors mes bons plans, ils datent. Un bon guide vous aidera tout autant.
Tu risques d'être juste un peu déçue des bento, ça reste des boites a pic nic souvent assez cher par rapport a ce qu'on peut manger partout pour rien.
Mais vous allez vous régaler! C'est un peu la saison des pluies mais c'est pas trop gênant; j'habitais a Shimo-Kitazawa, Tokyo (Nord-Ouest de Shibuya ça peut valoir le détour), et pour Kyoto prenez surtout bien le temps de flâner! merci à JP et Gi pour les photos ;)
bizzz @ Mumu : c'est moins terrible à faire que ça en n'a l'air, et souvent meilleur que ce que c'est beau (quand on les fait chez soi, en tout cas).
@ Aurevelvet : c'est vrai que cet appareil a un effet incroyable sur la consommation de riz. A croire que sortir une casserole et laver une passoire c'était vraiment épuisant.
@ Simon : on est allé à Shimo-Kitazawa ! (conseillé par le Lonely Planet mais oublié par le Routard). J'ai adoré (j'ai notamment ramené une boite à bento d'un de ces supers petits magasins...). Flâner à Kyoto, c'est bien beau, mais sous la pluie...
@ DenIsa : merci à JP et Gi AUSSI pour les photos DE TON FILS. Non mais ! décidément heureusement qu'ils sont là ! lol !