Découvert en 1994 lors de sa diffusion à la télévision, ce film ne m'a jamais quitté, et fait partie de ces oeuvres qui parviennent à s'ancrer en moi pour finalement constituer un morceau de moi-même. Comme il m'arrive de le souligner, le cinéma contribue (notamment) à me construire. Peter's friends s'inscrit pleinement dans cette catégorie de films qui, outre le fait de constituer des oeuvres artistiques réussies, parviennent à s'implanter dans votre coeur, et se rappellent régulièrement à votre bon souvenir.
Peter's friends raconte l'histoire d'un groupe de 6 amis se retrouvant chez l'un d'entre eux un soir de réveillon, après des années sans s'être cotoyés. L'ambiance bon enfant des retrouvailles va petit à petit laisser la place aux drames personnels qui gangrènent chacun des participants à la fête...
"There are some friends you'll have for the rest of your life. You're welded together by love, trust, respect, or loss. Or in our case, simple embarrassment." Ces quelques mots inaugurant le film en voix off donnent le ton de l'histoire: Peter's friends ne sera pas une comédie comme les autres.
Suite à une scène nous présentant le groupe d'amis lors d'une représentation théâtrale en 1982, le remarquable générique fait défiler des images de la décennie des années 80, au son du tube de Tears for fears, Everybody wants to rule the world. D'emblée, la nostalgie et la mélancolie nous envahissent, témoignant ainsi de l'inexorable marche du temps, et de la perte de toute chose...
Car il s'agit avant tout de perte et de renaissance dans Peter's friends. Chacun des personnages a en effet perdu ou perdra quelque chose (un amour, un enfant, la santé, ses illusions) pour renaître d'une façon ou d'une autre. Le film est ainsi extrêmement poignant mais jamais larmoyant, les émotions étant toutes plus sincères les unes que les autres.