Reprenons la parole !
Allez, tant pis, je fais long (pour une fois que je peux prendre la parole, j’en profite).
Je me permets ce conseil : Battez-vous.
Mettez en place un réseau d’alerte (liste de mails et de numéros de téléphones). Lorsque les tronçonneuses entreront en action au coeur de l’été -car elles
entreront en action !-, vous ne serez pas assez nombreux, certains voisins seront partis en vacances. Vous devez pouvoir compter sur d’autres personnes, d’autres rues, pour faire barrage, vous
devez avoir déjà prévenu un journaliste et un photographe du Parisien qui viendront immortaliser la résistance, et en rendront compte dès le lendemain dans le cahier «Seine-Saint-Denis» ; ne
faites pas comme nous, ne soyez pas ce jour-là une poignée de mal réveillés en pyjama sur le trottoir.
Prenez contact avec le chef de chantier, demandez lui les noms de ses supérieurs et un numéro où les joindre (lorsque le chef du chantier de la rue du Camp -qui était de notre côté et avait accepté d’arrêter l’abattage- a été menacé de licenciement par son patron, à sept heures du matin au téléphone, nous n’avons pas pu nouer le dialogue avec son supérieur car il était trop tard).
Notez les noms des sociétés de BTP qui vont faire les travaux, envoyez-leur des courriers pour décrire la situation et expliquer que vous faites un moratoire unilatéral sur le projet, ne sortez jamais d’un rendez-vous en mairie les mains vides, sans réponse, sans décisions (méfiez-vous du sourire qui vous dit: «je vous ai bien compris ; j’en parle à madame le maire dès aujourd’hui»), prévoyiez un «sit-in» s’il le faut, campez dans les bureaux avec un pique-nique et attendez la relève d’autres personnes qui viendront vous remplacer en rentrant du boulot, etc.
Pourquoi ces conseils? tout simplement parce que, rue du Camp, nous avons découvert après coup tout ce que nous aurions dû faire.
Je copie ici, pour finir, un texte que j’ai écrit l’année dernière pour résumer ce qui s’est passé rue du Camp. En espérant que cela vous serve les amis.
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