La question posée par Pierre Mayoraz dans son article était de savoir si, vu l’affaiblissement de la monnaie européenne par rapport à nos francs, les touristes choisissent, là où c’est possible, de payer leur chambre d’hôtel ou ticket de transport en euro. Armand Bestendeier:
«Il existe des Suisses qui profitent de la situation pour gagner quelques sous en payant en euros. Mais cela reste marginal d’autant que la majorité des établissements adaptent leurs prix au cours du jour.»
Suisse moins attractive
«Le franc cher a sans doute un impact sur la fréquentation de nos établissements. Je pense cependant que la crise joue un rôle plus important. L’hôtellerie de luxe semble moins touchée. En revanche, les restaurants voient une diminution non du nombre de clients mais de la consommation de ceux-ci, qui supprimeront qui un dessert qui une boisson», explique Armand Bestenheider.
Un avis que partage un autre hôtelier valaisan, Peter Bodenmann, également cité dans cet article du Nouvelliste.
Faire face
Un conseil de l'hôtelier de Crans-Montana:
«L’erreur à ne jamais commettre, c’est de baisser la qualité pour offrir de meilleurs prix. Certains propriétaires d’établissements pressurent leurs locataires à un point tel qu’ils ne peuvent plus faire face. Et comme cette pression démesurée existe aussi quand tout va bien, les exploitants ne font jamais de réserves. Cela explique certains comportements suicidaires qui nuisent à toute la branche. On en croise, malheureusement, trop souvent. Comment voulez-vous faire face à vos échéances avec des prix déraisonnables et une baisse de fréquentation?»
Optimisme
Les deux hôteliers valaisans, constate le journaliste, voient l’avenir avec un certain optimisme: Selon Peter Bodenmann, on a maîtrisé la crise de la dette grecque et nombre d’analystes allemands prévoient le retour de l’euro à 1fr.45 dans les semaines à venir. «Un taux avec lequel le tourisme valaisan vit très bien», affirme-t-il. Quant à Armand Bestenheider, il croit en la qualité de nos services, qui ne manqueront pas d’intéresser une clientèle en augmentation une fois la crise passée.
Source: Le Nouvelliste, «Si on payait sa chambre en euros», un article de Pierre Mayoraz paru le 7 août 2010. A retrouver en ligne ici.