Ce groupe unique d’artistes et de techniciens transforme depuis près de 60 ans les plus beaux films d’animation en expériences immersives uniques au monde. Visite guidée dans les coulisses très secrètes de la magie au moment où ces créateurs sont à pied d’œuvre. En effet, parler de la prochaine superproduction Disney-Pixar, c’est aussi bien faire référence à Toy Story 3 au cinéma qu’à Toy Story Playland dans le Parc Walt Disney Studios ! «L’approche est en effet très similaire, que l’on réalise un dessin animé ou une attraction», confirme Chrissie Allen, Senior Show Producer à Walt Disney Imagineering.
Imagineering : si ce mot ne figure pas encore dans les dictionnaires, il combine pourtant efficacement «imagination» et «ingénierie» («engineering» en anglais). Les Imagineers sont une exclusivité des Parcs Disney mais leur profession n’est pas nouvelle pour autant : Ray Bradbury, le célèbre auteur de science-fiction (Les chroniques martiennes, Fahrenheit 451) pense même que «Walt Disney Imagineering est aujourd’hui la seule entreprise digne de la Renaissance». Il y a cinq siècles en effet, Léonard de Vinci incarnait déjà ce mélange détonnant entre artiste, artisan, architecte et même scientifique. Partout où l’on trouve des Parcs Disney – aux États-Unis d’Amérique, au Japon, en Chine et bien sûr en France – on trouve donc des équipes d’Imagineers chargés de transformer les films en aventures ‘live’. Mais leur travail ne s’arrête pas là : ils conçoivent et réalisent aussi restaurants, boutiques ou hôtels, bref tout ce qui participe à l’«immersion» des visiteurs dans la magie.
Des techniques venues du cinéma pour rendre l’illusion des Parcs Disney encore plus réelle
Un grand Buzz L’Éclair de 4 mètres de haut, créé à partir du modèle informatique en 3D original des films, domine en effet l’entrée de ce nouvel ensemble. «Nous souhaitions depuis longtemps ajouter une aire de jeux extérieure dans le Parc Walt Disney Studios afin que nos jeunes visiteurs puissent se dépenser sans compter. Et la fonction de ce jouet géant est évidemment de rendre Toy Story Playland visible de loin», indique Tom Fitzgerald. «Mais comme au cinéma, nous nous appliquons à tout justifier du point de vue de l’histoire que nous racontons». Les Imagineers ont donc eu l’idée de sortir le chien Zigzag ou encore les soldats en plastique vert de la chambre d’Andy, leur heureux propriétaire, et de les descendre au jardin, un terrain de jeux idéal. On peut d’ailleurs repérer les énormes empreintes des pas du jeune garçon : il n’est pas loin. Du coup, la présence de Buzz s’éclaire : il veille à l’horizon, guettant le retour d’Andy. Comme les fans de Toy Story le savent bien, les jouets ne prennent vie qu’en dehors de toute présence humaine…
D’où la justification de ce terrain de jeu à échelle surdimensionnée : pour que les visiteurs puissent y déambuler naturellement, il faut en toute logique qu’ils soient eux même considérés comme des jouets… et donc qu’ils en aient la taille ! Ainsi, pour se rendre compte de ce qu’ils verraient s’ils n’étaient hauts que de quelques dizaines de centimètres, les Imagineers ont trouvé leur inspiration dans une forêt de séquoias de 100 mètres de haut. Au Parc Walt Disney Studios, des plantations de bambous comme autant de brins d’herbe ou encore un dinosaure Rex moitié aussi grand qu’un vrai tyrannosaure contribuent à crédibiliser l’illusion et forment un écrin pour les trois nouvelles attractions qui constituent Toy Story Playland , un nouveau «land» qui n’existe dans aucun autre Parc Disney : Toy Soldiers Parachute Drop (Toy Story Mission Parachute), Slinky Dog Zigzag Spin (Zigzag Tour) et RC Racer (RC-Racer – Vitesse Maximale). Les admirateurs les plus perspicaces pourront même noter des détails spécialement pensés pour eux, tel un énorme balle en caoutchouc. C’est celle avec laquelle jouait Luxo Jr., la petite lampe d’un des premiers cartoons de Pixar (en 1986)… qui sert désormais de logo aux dessins animés des Studios d’Animation Pixar.
Traverser l’écran des films de notre enfance
Walt Disney (1901-1966) venait en effet de terminer Alice au Pays des Merveilles quand il a commencé à réfléchir à son plus grand rêve… Avant l’inauguration du premier Parc à Thèmes de l’histoire, en 1955, personne n’imaginait qu’on pourrait «réellement» y croiser le Lapin Blanc ou affronter la Reine de Cœur. C’est pourquoi, excellent pédagogue, Walt utilisait le langage du cinéma pour partager sa vision. Plutôt que d’«entrée du parc», il parlait de «séquence d’ouverture» qu’il décrivait ainsi : «Ce sera comme Alice qui passe de l’autre côté du miroir, comme si on franchissait la porte d’un autre monde».
Les premiers dans cette confidence ont logiquement été les artistes et techniciens du studio parmi lesquels Walt a recruté ceux qui allaient l’aider à faire de son rêve une réalité. Depuis cette époque, les allers-retours entre les films et les Parcs ont été nombreux. Ainsi Marc Davis, qui a notamment animé La Fée Clochette ou Cruella d’Enfer, a ensuite conçu des attractions comme «it’s a small world» ou «Pirates of the Caribbean». Juste retour des choses : ses pirates ont à leur tour inspiré une série de films à succès avec Johnny Depp !
Une nouvelle génération de créateurs pour un Parc très nouvelle génération !
De la 3D relief du cinéma à la «vraie» réalité augmentée à Disneyland Paris, une nouvelle génération de créateurs conjugue ses talents pour proposer des expériences toujours plus complètes, toujours plus uniques. Un divertissement qui ne connaît plus les frontières traditionnelles et qui est à l’orée d’un nouvel âge d’or. John Lasseter l’affirme : «Je vous le promets : nous n’allons pas seulement continuer à faire les meilleurs films mais aussi les meilleures attractions». Il est encore trop tôt pour dire quelle forme tout cela prendra mais deux choses sont d’ores et déjà sûres : il y aura toujours de belles histoires à raconter et les Imagineers seront là pour savoir comment les raconter !
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