74. Vous reprendrez bien un peu de cha ca?

Publié le 11 août 2010 par Melaniepiqpiq
« Bon, c'est bien gentil tout ça, mais qu'est-ce qu'on mange-t-il à Hanoi à part la soupe de riz?! » Personne ne l'a dit (étonnamment), mais certains l'ont pensé tellement fort que je l'ai entendu d'ici. Ma réponse aura mijoté longtemps (mais n'en sera que meilleure) à cause d'un problème technique (ordi qui se met à faire des caprices de princesse), mais elle est sans détour: on ne peut décemment pas partir sans avoir goûté l'imprononçable cha ca(dont le nom s'apparente, à l'oral, à une danse bien connue amputée de sa dernière syllabe), une spécialité de la ville à base de poisson.
Je me la suis offerte pour ma dernière soirée. Si je voulais changer d'avis au dernier moment c'était foutu:

le menu minimaliste. Au moins, on ne risque pas de t'apporter autre chose que ce que tu as commandé (comme ça arrive si souvent)
Mode d'emploi: on met soi-même dans la poêle le poisson mariné avec des herbes (beaucoup d'aneth):

Et puis on verse ça (en plusieurs étapes) dans un petit bol sur des nouilles de riz, et on saupoudre d'herbes fraîches et de cacahuètes.

Un midi sur un petit étal, j'ai commandé en montrant du doigt un plat mystérieux

qui s'est avéré être composé de crevettes dans une pâte de riz gluant, avec une chips de crevette en-dessous, le tout saupoudré de... (devinez) ... crevettes séchées. Impossible de retrouver le nom.
C'est absolument délicieux mais... ya intérêt à aimer la crevette.
De peur de mourir de faim pendant le voyage retour (crainte qui s'est avérée absolument injustifiée), j'ai ramené dans mes bagages (comme s'ils n'étaient pas déjà assez lourds) cette pâtisserie étouffe-bouddhiste à base de haricot rouge avec cœur en jaune d'œuf: le banh dao xanh (sans les accents).

Comme je savais que j'aurais besoin d'aide pour garder les yeux ouverts au retour avec le jet lag, et que les senteurs d'Asie me manqueraient cruellement, j'ai importé du café.
Confrontée à un choix cornélien,

je me suis décidée pour le mystérieux « weasel coffee ». J'ai tout simplement pris le plus cher en me disant que je ne pouvais pas me tromper, surtout que la marchande m'avait affirmé que c'était « very typical ».
C'est seulement en rentrant à la maison que j'ai fait des recherches sur ce qui fait la spécificité de ce café... Ce que j'ai craignais (ou espérais secrètement?) s'est avéré: les grains sont d'abord avalés par des belettes, puis récupérés dans leurs excréments. C'est dans l'estomac de la bestiole qu'ils subissent un processus de fermentation qui donnerait au café cet arôme si particulier, que j'aime beaucoup personnellement. Ça m'a rappelé le principe de l'huile d'argan...
Qui veut passer prendre le café chez moi?! Dépêchez-vous, il n'y en a bientôt plus...( « quel dommage », j'entends s'exclamer d'ici certains couards qui mourront idiots)