Faute de débat au grand jour sur le programme des présidentiables au poste de direction de France Télévisions, nous en sommes réduits à formuler des hypothèses. Et, n’en doutons pas, il y en aura beaucoup dans les jours à venir. Alors, étant donné mon silence prolongé pour cause de multiples occupations, pourquoi ne pas tenter un retour par cet encouragement donné au commentaire ?
Le premier constat qui s’impose, c’est que la nomination du Président de France Télévisions relève beaucoup plus de la stratégie que d’une décision sur les compétences, dont se réclame toujours Sarkozy. Bompart était donné gagnant, et Sarkozy ne veut pas donner l’impression qu’on lui dicte ses décisions. Malheur aux vainqueurs! Et exit Bompart. Par ailleurs, il avait le défaut d’être proche de Fillon, ce qui aurait donné une allure plus politique à sa nomination. J’ajoute enfin, et je ne sais si ce fut une motivation du choix du Président de la république, qu’il est à la tête d’un groupe privé: livrer le service public à un responsable de station privée aurait pu être un mauvais signe pour la politique suivie une chaîne qui se doit de supprimer la publicité.
Pfimlin, en revanche, a pour lui l’expérience: il a déjà dirigé France 3. En dehors de cela, on se demande vainement en quoi il est une alternative à Carolis, dont, assez curieusement, bon nombre de professionnels admettaient qu’il avait fait faire un tournant éditorial à France Télévisions.
Une chose est sûre, c’est que tous ces calculs politiciens évitent de poser les vraies questions:qu’est-ce que la création télévisuelle? Qu’est-ce qu’un programme culturel? L’absence de tout débat sur ces questions, qui conditionnent les contenus, rendent les nominationsà la tête du service public contingentes, illisibles. Tout ce qui reste: des ambitions personnelles, mais l’ambition du service public? Dissoutes dans les stratégies du président.
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