CINEMA : TOY STORY ... EN 3D
Au départ, j'avais prévu de rédiger un petit papier sur le dernier Pixar en date, la grande attraction estivale, TOY STORY 3. Au départ. Car j'ai beau faire et refaire, j'en reviens toujours au même constat. Lire plus bas pour comprendre. Cela dit que cela ne vous rebute pas, car c'est d'une très bonne cuvée qu'il s'agit ici; comme s'il y en avait de mauvaises lorsqu'on évoque Histoire de jouets (en VF). On prend les mêmes et on recommence, avec Andy l'ingrât qui part à l'université et délaisse ses jouets d'enfance. Ces mêmes joujoux qui finissent leur déjà bien longue existence dans une garderie d'enfants qui ressemble plus à un camp concentrationnaire, tenu de main ferme par une gallerie savoureuse de nouveaux personnages, tour à tour effrayants ou caustiques. On prend plaisir également à suivre le duo de Mattel, Barbie et Ken, qui sont ici caricaturés à l'extrême. De l'humour un peu facile et prévisible, mais qui décoince bien les scènes les plus tendues du film. N'oubliez pas, si vous êtes un(e) grand(e) sensible, de prendre avec vous quelques kleenex pour les scènes de fin, en vue d'un adieu cette fois définitif avec le petit monde de Toy Story, qui donne dans le recyclage intelligent. Ce qui n'est pas une sinécure, compte tenu qu'aujourd'hui, les gamins sont de plus en plus tôt baignés dans l'ère de la toute puissante technologie multimédia, au point de se voir dotés dès le cours primaire d'I-pod et autres sorcellerie modernes. Bigre. Mais que vont devenir les soldats de plomb d'antant? Et maintenant je reviens à mon aigreur : à bas la 3D qui envahit nos salles obscures!
La pertinence de la 3D est encore à démontrer, en l'état de la technique actuelle, mais qu'elle soit avant tout une nouvelle façon de traire les inépuisables vaches à lait que sont les consommateurs, est une réalité tristement confirmée. Quel immense plaisir que de payer désormais sa place douze euros au Pathé Gaumont pour assister au médiocre spectacle de blockbusters sans âme (Le choc des Titans) ou à des âneries complètes, qui feront vite passer aux enfants l'envie de le rester (Alice de Tim Burton, dont la mort artistique remonte à un certain temps si j'en juge par l'état de décomposition du cadavre). Même les heureux détenteurs de la carte pass mensuelle doivent débourser un supplément de deux à trois euros pour pénétrer dans le Saint Graal de la cinématographie. Ce qui fait par exemple, pour un couple avec un enfant, 36 euros pour les places, plus le coca/pop corn que ne manquera pas de réclamer l'odieux rejeton, soit entre 40 et 50 euros pour une sortie ciné impromptue, à la portée de toutes les bourses. Les lunettes qui vont seront gentillement prêtées par une hôtesse "mi pute mi soumise" au royaume de l'argent roi et de la création foulée aux pieds, seront si opaques et inconfortables qu'elles annihilissent tout plaisir de l'image, des couleurs, et ternissent la pellicule d'une patine sinistre, comme si vous regardiez votre film à travers un tesson de bouteille. Les effets 3D pour lesquels vous avez si cher payé sont le plus souvent de purs gadgets poussivement réalisés, et la meilleure surprise de cette technologie reste encore et toujours, à cette date, la pub haribo qui précède la séance, où là pour le coup vous avez l'impression de vous prendre une poignée de friandises dans la poire. Mais c'est une illusion d'optique, ça vous en coûterait 3 euros de plus en caisse, pour machonner ces saloperies chimiquement (mal)traitées.