TGV Magazine, la revue aux antipodes de l’actu

Publié le 10 août 2010 par Turpitudes

Quand vacances rime avec voyage, celles-ci riment souvent avec TGV qui à son tour quand il ne rime pas avec retard rime plutôt avec longueur et ennui. Mais la SNCF a pour cela deux magnifiques remèdes que sont la voiture bar et le non moins fameux TGV Magazine .
Pour le premier, aussi utile pour se sustenter en cas de retard du train que le sont les sages aux fous, on aura vite fait de retrouver sa place après avoir tenté vainement de tomber sur un Nouvel Obs ou un Figaro datant de moins de 5 mois à un prix raisonnable, et là, dans la pochette grillagée du dossier nous faisant face trône fièrement un magazine à la couverture toute en papier glacé que l’on se décide alors à saisir.

Au menu du numéro 126, de Juillet Août, Jean Dujardin à l’affiche, barbe d’une semaine, béret vissé sur le haut du crâne …le tout sur fond blanc épuré agrémenté de la mention « CE MAGAZINE VOUS EST OFFERT »… et tout comme la dernière fois où un ami plagiste a laissé son dernier Public arborant seins nus et titres chocs, le piège se referme et le magazine, irrémédiablement, sans hésitations, s’ouvre fièrement dans vos mains qui déjà ne vous obéissent plus.

Jean Dujardin, modeste comme tout, voyage en deuxième classe


Première mise en bouche, l’éditorial, qui nous invite au mondial de badminton à Paris où Sylvain F. insiste bien 3 fois : non, non et non il n’y aura pas de vuvuzelas à ce mondial là…et après ça…rien…un édito éployé et profond comme j’en avais jusqu’alors rarement lu.
Pour ce qui est de l’interview de Jean Dujardin, on veut le lire, c’est qu’il est sympathique le Jean - et photogénique avec ça - mais le tire vaccine « Quand tu es normal, cela semble toujours suspect » si bien que dans un élan de conscience on tourne les pages jusqu’au prochain article.

Mais diantre, il y en a partout !


Par la suite, 3 lignes sur la stévia (la plante à la mode au pouvoir sucrant), un article élogieux sur les apparthôtels ou comment faire pour confisquer Paris aux parisiens et l’indispensable zone shopping avec chapeaux, tongs et maillots. Bref, du journalisme d’investigation qui devraient faire réfléchir Rue89 et Le Monde à une refonte immédiate de leur contenu sous peine de se voir confisquer leurs lecteurs et abonnés au profit du magazine à très grande vitesse. Rendez vous compte, à un tirage de 185 000 exemplaires, TGV Magazine dépasse le nombre d’exemplaires de Porc Magazine, France Pizza, Snacking et de la Pomme de Terre Française réunis !

Alors on le range dans sa valise, souhaitant le ressortir à l’arrivée afin de terminer cet article, car en survolant les autres pages c’est sûr, on l’a vu, on l’a senti  même, il y avait des sujets intéressants, culturels et tout ! Mais bercé par les mouvements incessants de la voiture 16, le sommeil arrive et reprend ses droits ; et le magazine lui reste dans le sac où à l’arrivée au domicile il finira naturellement sur la pile des revues de ses toilettes.

Pour aller plus loin : http://fr.wikipedia.org/wiki/TGV_Magazine