L’Allemagne eut en son temps sa Nuit des Longs Couteaux, l’UMP nous offre ce mois d’août « l’été des Seconds Couteaux ». En effet, en l’absence de Nicolas Sarkozy en villégiature chez sa belle-mère, les seconds couteaux de l’UMP présents à Paris se relaient pour assurer le service après-vente des mesures sécuritaires du président. C’était hier au tour d’Estrosi.
Le ministre – adepte des déplacements en jet privé et multilogé par la République – était hier sur Europe1 pour défendre les mesures du chef de l’Etat et assurer sa défense, après la violente attaque de Rocard, qui dans Marianne faisait le parallèle entre Vichy et le nazisme et les propositions de déchéance de la nationalité.
Le ministre a d’abord exprimé son désaccord avec les termes employés par l’ancien premier ministre:
C’est insupportable de faire référence aux nazis.
Avant de s’attaquer à Rocard lui-même, faisant mine de mettre les propos de l’ancien premier ministre sur un trop long éloignement du pouvoir:
Rocard est déconnecté de la réalité. (…) Rocard, ca fait longtemps qu’il n’est plus maire d’une commune où on a des problèmes quotidiens auxquels on est confronté. (…) Le monde a changé, monsieur Rocard devrait s’en rendre compte.
On rappellera toutefois à Mr Estrosi, qu’il est des choses qui ne changent pas, qui s’appellent Droits de l’Homme ou Constitution de la Vème République, que chacun – fût-il président de la République – est censé respecter.
Mais le plus beau restait encore à venir, Estrosi ayant visiblement décidé de coiffer Hortefeux au poteau à l’épreuve du populisme et de la xénophobie. Le ministre, reprenant l’amalgame si commode et réputé rentable électoralement entre « étrangers » et « délinquance » a en effet conclu sa démonstration sur la déchéance de la nationalité sur ces mots :
(…) accepter nos lois ou les violer, il faut choisir. Tout simplement, Français ou voyou, il faut choisir.