Hier, lundi, 9 août 2010, la poursuite de Guantanamo a rejeté les requêtes de l’avocat de l’enfant-soldat Omar Khadr, en ce qui concerne ses avoeux obtenus sous la contrainte et la torture. Aujourd’hui, la poursuite procède déjà à la sélection du jury, qui rappelons-le, sera composé uniquement de membres de la défense nationale, s’assurant ainsi du verdict déjà connu de toutes et tous.
Pourtant, Omar Khadr était un enfants-soldat au moment de sa capture et le crime dont il est accusé est le lancer d’une grenade à ses ennemis, comme pourtant, tous les soldats lancent dès leur entraînement militaire –en imaginant l’attaque d’ennemis-, de quelque pays qu’ils soient. Et de plus, la grenade ayant tué le soldat états-unien était de fabrication états-unienne, ce qui laisse croire à une mort due à un tir ami. En effet, une M-67 serait responsable de la mort du soldat envahisseur.
Mais le plus aberrant dans tout cela, c’est qu’Ottawa, qui a signé la convention sur les enfants-soldats, a le pouvoir de rapatrier le seul prisonnier occidental qui demeure à la prison illégale de Guantanamo, qu’Obama promettait en période d‘élection de fermer. Et rappelons qu’il s’agit du plus jeune prisonnier de cette prison illégale, où la torture et les séquestrations arbitraires et sommaires sont de coutume. Ottawa pourtant, plus tôt, a même participé à la torture du jeune enfant-soldat capturé, via ses agents du SCRS.
Les conservateurs d’Ottawa sont identiques aux conservateurs états-uniens, ils ont les mêmes intérêts et sont prêts à nous imposer les mêmes contradictions pour arriver à leurs fins. Par exemple, s’il fallait tenir compte du crime d’Omar Khadr, et reconnaître ce crime tel qu’un crime, il faudrait alors enfermer une bonne partie soldats états-uniens et canadiens, pour le même crime décidément, et pour bien d’autres conséquemment.
Le procès de Khadr est un cirque, et à l’instar des procès staliniens, il est sommaire et arbitraire. Guantanamo est entrain de juger un prisonnier de guerre, capturé pendant une invasion, une occupation, un Coup d’État et la mise en place d’une dictature pétrolière amie, tout cela, rappelons-le, déclenché sur un argumentaire mensonger selon lequel Ben Laden aurait fait sauter les tours du World Trade Centre. Or, la CIA n’a pas de nouvelle de ce dernier depuis plus de 9 ans et les troupes de l’OTAN préparaient le terrain en Afghanistan bien avant le 11 septembre 2001, d’après Denis Morisset, ancien membre des JTF2 ayant participé à ces missions de préparation.
Il faut à tout prix diminuer la portée de ce procès et le condamner partout sur Terre. Ce serait un vif et dangereux précédent pour les victimes de l’Empire états-unien.