Critique du film Inception, réalisé et écrit par Christopher Nolan, avec Leonardo Di Caprio, Marion Cotillard, Ellen Page, Joseph Gordon-Levitt, Cillian Murphy… sortie cinéma 07/2010
Inception jouit d’une réalisation exceptionnelle, c’est indéniable, ainsi que d’acteurs étonnants, c’est évident. La critique est élogieuse et c’est amplement mérité. C’est du Christopher Nolan pur et dur : ce qu’il faut d’action, de noirceur, d’esprit et de tension pour séduire les foules, souvent positivement dubitatives, avec l’impression d’être bernées par un esprit supérieur.
Les acteurs, pour y revenir : Leonardo Di Caprio (récemment dans Shutter Island), que l’on ne présente plus, et qui déborde de talent. Ellen Page, inoubliable Juno, peu valorisée mais tellement rafraîchissante. Joseph Gordon-Levitt avec une reconversion plus que réussie depuis l’appréciable (500) jours ensemble, et qui construit la plus mythique scène du film du point de vue de la réalisation. Cillian Murphy (28 jours plus tard), toujours aussi déroutant. Tom Hardy (le déjanté Bronson) qui porte fièrement son second rôle… j’en passe mais le casting est (quasiment) renversant. J’en omets une pour l’évoquer plus bas… dans les points noirs.
Pour ce qui est de l’image, des effets spéciaux et d’optiques, de l’inventivité et de la créativité de certains plans, angles et mouvements de caméra, Nolan frappe un grand coup. Je retiens notamment l’époustouflante séquence d’affrontements aux poings, mettant en scène Joseph Gordon-Levitt dans un décor contraignant où la gravité n’a plus autorité. Ces minutes, au moment de les voir, me sont restées comme parmi les plus esthétiquement uniques et aberrantes (au bon sens du terme) que j’ai pu admirer au cinéma, et j’espère ressentir cela de nouveau en les revoyant prochainement. Au delà, il y en a beaucoup d’autres qui valent également le déplacement.
Pourtant, si en son temps The Dark Knight fut pour moi une révélation (sûrement aussi grâce à la prestation du regretté Heath Ledger), Inception me laisse sur ma faim pour plusieurs raisons. Et de ce manque je ne peux me défaire si je considère à quel point est peu exploité le rôle de « l’architecte » ou trop facilement exploité le principe prometteur des totems, à quel point Marion Cotillard m’est insupportable dans ce énième rôle de française pleurnicharde éprise d’un américain, à quel point j’aurais souhaité des rêves moins palpables et concrets, plus évasifs et abstraits.
Cela dit, je me plains de défauts secondaires si l’on considère l’ensemble. Inception est un excellent film, à voir sans hésitation.
7,5/10