Du beau monde (Ashley Judd et Ray Liotta) et un bon sujet (le chemin semé d’embûches pour immigrer aux Etats-Unis, éternelle terre d’exil, perpétuel eldorado) ne font pas forcément un bon film. Wayne Kramer, indisposé d’emblée par une double lourdeur (son style et le concept d'œuvre chorale), aligne les exemples sagement, dans une dissertation soignée mais sans chaleur. Tout y est présenté avec trop d’application et de soin : de la petite palette des différents immigrés (l’australienne blonde qui veut faire carrière, l’asiatique tenté d’entrer dans les gangs, la mexicaine contrainte de faire appel à un passeur, le juif londonien mentant sur sa foi) aux diverses monnaies d’échange pour obtenir la fameuse carte verte, sacré graal pour vivre l’american dream (prostitution, meurtres et mensonges). A trop opter pour des schémas grossiers et sans nuance (à l’exception peut-être du bureaucrate corrompu), Kramer ne parvient pas à saisir les complexités qu’offrait le propos. Côté cinéma, hormis une séquence absolument bouleversante (qui concerne la jeune étudiante du Bengladesh), la maladresse est de mise : caméra trop présente, violons en surdose, procédé voyant. Au final, par cette approche tristement consensuelle, il n’apporte pas grand-chose de plus que son cousin larmoyant Collision, sorti il y a déjà six ans- si ce n’est une étreinte avec son sujet un peu plus pudique, peut-être.
Du beau monde (Ashley Judd et Ray Liotta) et un bon sujet (le chemin semé d’embûches pour immigrer aux Etats-Unis, éternelle terre d’exil, perpétuel eldorado) ne font pas forcément un bon film. Wayne Kramer, indisposé d’emblée par une double lourdeur (son style et le concept d'œuvre chorale), aligne les exemples sagement, dans une dissertation soignée mais sans chaleur. Tout y est présenté avec trop d’application et de soin : de la petite palette des différents immigrés (l’australienne blonde qui veut faire carrière, l’asiatique tenté d’entrer dans les gangs, la mexicaine contrainte de faire appel à un passeur, le juif londonien mentant sur sa foi) aux diverses monnaies d’échange pour obtenir la fameuse carte verte, sacré graal pour vivre l’american dream (prostitution, meurtres et mensonges). A trop opter pour des schémas grossiers et sans nuance (à l’exception peut-être du bureaucrate corrompu), Kramer ne parvient pas à saisir les complexités qu’offrait le propos. Côté cinéma, hormis une séquence absolument bouleversante (qui concerne la jeune étudiante du Bengladesh), la maladresse est de mise : caméra trop présente, violons en surdose, procédé voyant. Au final, par cette approche tristement consensuelle, il n’apporte pas grand-chose de plus que son cousin larmoyant Collision, sorti il y a déjà six ans- si ce n’est une étreinte avec son sujet un peu plus pudique, peut-être.