Les boucles, les points cue et les effets ont dressé les bases d'une avancée technologique certaine, qui elle même précédait sans le savoir un phénomène bien plus prolifique, le digital. Timidement accueillies et souvent remises en cause, les premières solutions de mix sur ordinateur ont mis de longues années à faire leur preuve. Souvent critiquées, elles étaient d'ailleurs souvent pointées du nez par les DJ's, qui avaient déjà eu du mal à adopter la transition vers le mix sur CD. Et pourtant, aujourd'hui, en 2010, tout a bien changé. On en vient même à se poser la question.Le mix rime-t-il aujourd'hui avec technologie ? La musicalité, le sens du groove, le mix au tempo ne suffisent-ils pas à faire d'un DJ quelqu'un de doué en son genre ? Il semble bien que ce temps soit révolu.
Que pensez-vous du business et du système dans lequel évolue aujourd'hui les DJ's stars ?
Selon vous, l'image doit-elle bel et bien avoir une place aussi importante pour les DJ's ?
les clubbers ont de plus en plus de mal à s'amuser en clubs et la musique ne semble plus du tout les intéresser. Ce manque d'intérêt pour la musique jouée sous-entend de grosses difficultés pour les DJ's résidents, mais encore plus pour les DJ's guests, qui se retrouvent parfois dans des situations d'incompréhension totale avec le public qui se trouve face à eux. Comment expliquer que les clubbers ne fassent pas plus confiance aux DJ's, pourquoi un tel blocage face aux nouveautés ?
L'organisation interne des boîtes de nuit françaises a aussi été remise en question. ...
Le problème vient du fait qu'aujourd'hui peu de patrons travaillent réellement avec des Directeurs Artistiques, alors qu'à l'étranger la présence d'un DA est juste essentielle pour attirer de bons DJ's et fédérer des clubbers autours de soirées novatrices d'un point de vue musical. Malheureusement, dans le courant des années 90 beaucoup de non-profesionnels de la nuit ont décidé de racheter des clubs avec en tête la seule idée de se faire de l'argent facilement en prenant des petits jeunes pour quelques sous mais sans expériences. C'est avec ce duo "patron inexpérimenté + DJ quasi amateur" que beaucoup de clubs ont longtemps fonctionné. Résultat, ils ont habitué le public à de la musique facile, sans prétention...