
Mais aujourd'hui, même les laïcs sont traqués pour homosexualité.

David Berger, âgé de 42 ans est un théologien catholique, un laïc allemand, très brillant, héritier d’une ligne romaine classique, et responsable de la revue Theologisches.
Il vient d’être exclu de ses fonctions auprès de l’Académie Pontificale de Saint Thomas d’Aquin, pour avoir révélé son homosexualité.

En outre, il a osé prendre position contre la radicalisation récente de la position de l'Église sur la question.
Monseigneur Luis Clavell, Président de l’Académie et membre de l’Opus Dei, au sein de laquelle il passe cependant pour modéré, a révoqué la mission du Professeur David Berger.

On n’est bien sûr pas obligé d’aller chercher chez saint Thomas d’Aquin les idées maîtresses de la théologie d’aujourd’hui, mais ceux qui le font avec sérieux devraient être respectés.
Ils ne sont pas si nombreux et on pourrait croire que leur Académie est un lieu de dialogue, d’une sérénité vraiment philosophique.
Mais c’est en fait le contraire.
Monseigneur Luis Clavell aurait pu se dire que si la condamnation pure et simple de l’homosexualité par l’Église était critiquée par un confrère en thomisme, aux positions d'ailleurs par ailleurs assez conservatrice, c’est que le sujet était important au niveau théologique et qu'il faudrait en débattre.
Et pour une fois, le Vatican n'aurait pas pu accuser de provocation "le lobby gay".
David Berger aurait pu être pour l'Église un confrère et un interlocuteur idéal pour débattre sur le sujet.

L'Église n'a vu, sans vouloir aller plus loin, que les déclarations de David Berger révélant son homosexualité dans le quotidien Frankfurter Rundschau, en avril 2010, où il s’était exprimé en ces termes "Je ne puis plus me taire plus longtemps".
Il dénonçait justement l’attitude "bigote et hypocrite" de l'Église.
Il demandait, au nom même de la tradition théologique, une révision de la position sur l’homosexualité.
Il l'a fait dans le pur style du thomisme, qui valorise la nature et ses appétits et selon laquelle la grâce perfectionne la nature mais ne la détruit pas.
C'est une position totalement à rebours de l'augustinisme vertical et pessimiste de Joseph Ratzinger exaltant ce qui est de D.ieu, l'opposant à l'œuvre de l'homme.
Les déboires du jeune théologien montrent aussi que, désormais, les laïcs eux-mêmes pourront être traqués pour cause de gaytitude et non pas simplement les séminaristes, prêtres et religieux.
La grande purge se poursuit au sein du Vatican sous la direction de l'homophobe pape Benoît XVI.
Cette affaire pourrait avoir une grande résonance et des suites.
Seigneur, ils n'ont rien à voir avec Toi.