Outre votre serviteur, invité à expliquer pourquoi selon nous la stratégie déployée par le gouvernement à la demande des ayants droit est vouée à l’échec, le journal a interrogé le secrétaire général de l’Hadopi Eric Walter.
Celui-ci voit dans les résultats du sondage récent livré par l’IFOP un renforcement des convictions de l’Hadopi. Le sondage concluait que 69 % des sondés seraient prêts à renoncer au pirate pour éviter suspension de l’accès à Internet
« Avez-vous conscience que les regards du monde de la création sont braqués sur vous et que vous n’avez pas le droit à l’erreur dans votre mission« , lui demande le journaliste de La Provence. Ne répondant pas directement à la question, pourtant judicieuse, Eric Walter semble en fait déjà anticiper l’échec. Il veut d’abord rappeler que « les Français sont les premiers à réagir dans ce domaine en menant une expérimentation de grande ampleur« . Manière de dire que si l’Hadopi échoue, elle ne sera coupable que d’avoir eu le courage d’essayer. Il semble aussi rendre les ayants droit co-responsables du résultat à venir. »Nous entretenons un dialogue et une concertation permanente avec le monde de la création« , fait-il ainsi remarquer.
Enfin, et sans apporter le moindre argument pour soutenir une telle déclaration, Eric Walter assure que « la mise en place de la Haute autorité peut être considérée comme une chance pour internet et pour la liberté sur Internet« .
Peut-être pourrait-il reprendre à son compte cette définition de la liberté selon le communard Auguste Vermorel : « Ce qu’on appelle liberté, dans le langage politique, c’est le droit de faire des lois, c’est-à-dire d’enchaîner la liberté ».