Critique en avant-première : Donne-moi ta main (par Jango)

Par Jango


Synopsis :

Anna habite Boston avec son petit ami Jeremy. Tout lui réussit. Il ne lui manque plus qu’une seule chose : une bague de fiançailles… Lassée d’attendre la demande, elle décide de s’envoler pour l’Irlande afin de retrouver Jeremy et le demander en mariage le 29 février comme l’autorise une tradition locale. Mais son avion est détourné et il va lui falloir traverser tout le pays. Son voyage sera mouvementé et une rencontre va bouleverser son projet…

Critique :
(500) jours ensemble donnait une lueur d’espoir en 2009 sur la renaissance de la comédie romantique outre Atlantique. Bien tristement, les récentes sorties viennent prouver que cet éclair de fraicheur était passager voire qu’il s’agissait d’une erreur (positive certes, mais d'une erreur quand même). Donne-moi ta main (Leap Year en VO) n’échappe pas à la règle et vient s’ajouter sans mal à la trop longue liste de comédies stérilisées qui nous est donné à voir chaque année. 
Soyons francs, qu’il s’agisse de l’histoire, du déroulé ou de l’accumulation désespérantes des clichés, rien n’est original. Du déjà vu un milliard de fois et pourtant, Donne-moi ta main réussi à éviter soigneusement l’ennui grâce à deux facteurs clés : la délocalision de l’histoire en Irlande, et la présence à l’écran du couple Amy Adams / Matthew Goode qui génère une empathie non négligeable.
Car il elle bien là la réussite des producteurs, c’est d’avoir réussi à caster deux acteurs nous faisant oublier ceux  que l’on ne supporte plus à l’écran dans ce types de rôles tels les Sandra Bullock, Ryan Reynolds ou encore Katherine Heigl…La fraicheur naturelle et le talent d’Amy Adams suffisent pour que l’alchimie prenne malgré un rôle fille de Boston coincée pas forcément très flatteur en début de film. Cette dernière écope d’ailleurs du mauvais rôle en devenant l’archétype de la femme riche et méprisable, aux gouts de luxe gratuits et à l’aspiration romantique clichée. Comme pour inverser les rôles, Matthew Goode que l’on connait d’avantage en type de la haute bourgeoisie ou du moins en gars toujours classe campe ici un Irlandais bourru, sympathique mais rural.

On a donc l’inévitable opposition de styles (classe / pas classe, riche / pas riche, surfait / vrai) qui, alors que cela semble totalement improbable, finira par fonctionner. L’affiche du film ne trompe d’ailleurs pas puisque l’on ne voit même pas l’autre homme du film censé créer le doute dans la tête des spectateurs.
Le film accumule dès lors les séquences ou l’opposition entre les personnages permet de faire plus ou moins rire ou de créer un tant soit peu d’émotion. C’est parfois réussi, de temps en temps classique, souvent éculé. Néanmoins, le fait que l’action (si l’on peut parler d’action) se situe en Irlande permet d’offrir aux spectateurs des paysages pour une fois un peu différents et surtout des possibilités nouvelles de scènes en empruntant (certes toujours avec des clichés histoire que l’on comprenne bien que l’on est pas aux USA) à la culture locale.
Donne-moi ta main reste un produit ultra formaté, se déroulant de manière scolaire et respectant bien son cahier des charges Hollywoodien (les scénaristes sont d’ailleurs les auteurs du script de « Le témoin amoureux »…ça veut tout dire). Le public aficionados du genre y trouvera son compte, les autres se raccrocheront au duo d’acteurs sympathiques pour passer un moment tout juste agréable mais en rien transcendant.

Sortie officielle française : 11 aout 2010