Les vacances sont finies, une sorte de bilan, le retour, la vacance n'existe pas, que pour les morts, c'est une déconstruction momentanée qui rend encore plus incertain inaccessible la joie la rencontre le changement ? Pourquoi ?
Car là aussi on est assisté il faut se reproduire consommer survoler carburer à l'heure où "le pétrole est presque aussi cher que le champagne..." (ce n'est pas de moi, c'est je crois de Christophe Angot, pardon lapsus, Christine Angot... je l'ai entendue sur un ACR disque audio d'un atelier radiophonique : intitulé déconstruction du désir mise en voix en sons hors silence de Olivier Steiner sur France-Culture).
C'est très cher les bonnes vacances et les gens qui se les paient semblent ignorer ou se griser en attendant...
Pourquoi parce que on leur fait une fleur on leur offre un verre, on leur propose une réduction, on les accompagne élégant, comme si rien en dehors n'existait.
-T'as vu trop d'opérette ça t'a monté à la tête faute de s'occuper du collectif on s'occupe de l'individu... culturel
- Le bonheur de chacun détermine le bonheur de tous a écrit Karl Marx et non pas le contraire comme on a essayé de lui faire dire
J'ai peut-être passé de bonnes vacances car elles n'étaient pas fameuses : on ne s'est pas "fait" des records.
On est partis on a ri on s'est engueulés on n'était que deux le plus souvent on s'est parlé et on a su se taire.
On a pris le temps de rencontrer pas mal de gens des vieux très vieux des jeunes très jeunes qui nous ont semblé partager des désirs d'écoute et de générosité.
La bonté est un agencement qui passe par la culture, la bonté nécessitée par la cruauté de l'existence.
Des autres des gens
qui nous ont souri ou parlé, une mise à nu que l'entrouvert d'un sourire véritable, trop de gentillesse, soupçons ? justement pas trop dans la file d'un théâtre ou sur les bancs à l'extérieur pour voir et entendre un Opéra en extérieur... des théâtreux des chanteurs des musiciens des riches et des moins riches des talentueux des je m'en foutistes -qui sait l'ignorent-ils, ils croient bien faire car tout est subjectif et bien non ? ! Je me souviens d'un Molière joué par 4 acteurs qui changeaient de T shirt pour changer de personnage et prenaient en otage quelques spectateurs pour jouer les rôles manquants et indispensables au déroulement ou à la compréhension de l'histoire.
C'était pourtant l'un des premiers spectacles que je voyais en compagnie d'un ami qui nous avait manqué, j'avais tellement envie de les aimer.
Le meilleur spectacle d' Avignon à part vous ne serez pas surpris à part Misérables recomposé pour l'occasion avec plus d'acuité de jeu et de beauté, le meilleur spectacle de ceux que nous avons vu :
Les trois vieilles au Théâtre des Doms, jamais je n'oublierais comment ces vieilles se disputaient l'unique dentier pour aller au bal... des marionnettes incarnées et leurs manipulateurs s'en séparant...
ils se substituent à leurs machineries, elles les ont regardés une dernière fois.
Ce sont peut-être elles qui m'ont donné l'envie d'aller au Musée de l'automate à Souillac dans le Lot.
C'est affreux ce sont des objets d'art ou des jouets nul ne peut le dire, et pourtant on a quelquefois avec elles plus de contacts qu'avec des statues.Les animaux de compagnie plus que nos semblables etc....
Au Festival de Saint-Céré, d'Opéras entre autres j'ai tout aimé ils m'ont volé un bout d'âme j'avais envie de rester dans leur usine.
Nous avons vu Jeu de Massacre par Éric &ric et le trio Triphase, La Bohème, Carmen arabo-andalouse, Mélodrames Musique de Liszt et de Wagner, dit par Michel Fau, et le dernier soir La Belle de Cadix...
Le festival continue j'aurais voulu aller écouter encore le Requiem de Mozart et voir La voix d'Alma Mahler.
Ce que j'ai écrit sur l'autre réceptacle de mots /FB
"la douleur est une des questions les plus angéliques... mais il y a les joies..."
entre autres, maigres phrases qui me restent, tessons d'Olivier Py, qui me restent de Mélodrames dont le récitant Michel Fau était accompagné du bruit des cloches du village au pied du château, les cris de chouettes et la musique d'un piano...du Liszt, l'interprète vous saurez son nom demain... ll est tard et je dois reposer ma joie...
Liszt interprété par le talentueux pianiste : Clément Mao, à croire y voir à ses côtés, les fantômes de jeunes romantiques, pianiste si talentueux qu'on a envie de rester suspendus à ses silences d'après la musique. Il présente aussi, simplement, avec humour et délicatesse les œuvres, les artistes. Ils ont raconté avec Michel Fau : l'histoire d'un chanteur aveugle qui entendu par un prince au cours d' une chasse en forêt est appelé par ce prince pour égayer leurs ripailles. Ce chanteur aveugle chante comme jamais jusque là il avait accueilli les notes.
Et quand il eut fini,
le murmure de la forêt lui apprit que depuis longtemps tout le monde était reparti ...
Alors le chanteur aveugle répond que ce n'est pas grave qu'il a chanté pour tous jusqu'aux feuilles des arbres et qu'il remercie ceux qui sont partis jusqu'à même
ceux qui ne l'ont pas entendu.
Voilà comment Clément Mao & Michel Fau ont joué ce soir là, au pied du château de Curemonte où a séjourné Colette pendant la guerre.
Ils ont joué pour nous qui ne sommes pas partis mais aussi pour les fantômes et les étoiles dont le ciel était totalement lacté."
J'ai définitivement changé de radio, réfugiée dans la culture, passée de France-Inter à France Culture. J'ai quand même entendu ce matin que Bruno Cremer interprétait le Commissaire Moulin, lapsus non rectifié....culpabilité d'obligation à la démagogie pour regain d'audimat ou culture générale... trop volontaire des stagiaires. On n'a pas cité son rôle dans le premier film de Patrice Chéreau : la chair de l'Orchidée. C'est un homme que j'estimais pour son travail et sa discrétion. Je me souviens de son interprétation au théâtre dans Bent. Et au Théâtre du Rond-Point dans le public, en avance, s'apostrophant de loin avec Jean Rochefort, il venaient voir Charlotte Gainsbourg... Un homme à femmes je l'ai toujours su.