Critique du film La disparition d’Alice Creed (The Disappearance of Alice Creed) de J Blakeson, réalisateur et scénariste. Avec Gemma Arterton, Eddie Marsan, Martin Compston… 07/2010
J Blakeson propose son premier long métrage en tant que réalisateur. Économique, efficace et diablement prometteur, La disparition d’Alice Creed est un thriller en huis clos qui a l’intelligence d’intriguer sans oppresser, et qui piège le spectateur dans une narration riche en retournements de situation…
L’intrigue pourrait n’avoir ni repère géographique, ni repère temporel. La sonorité des langages, l’habit des protagonistes, la nature des outils et des armes… tout pourrait être remanié et transporté en lieu et époque autres. Ce qui importe en vérité, ce sont ces trois personnages à peine creusés, mais juste ce qu’il faut pour y dénicher un manipulateur avare, un méthodiste autoritaire et une implorante opportuniste. Un triangle dont la somme des trois côtés évoque la trahison, le sentimentalisme et la naïveté, sans pudeur ni détour. Les rôles de dominant et dominé passent de l’un à l’autre, dans un tourbillon d’événements inattendus et improbables qui créent la surprise à chaque instant. Le scénario se dévoile sans peser sur la claustrophobie du public, permettant d’apprécier les figures de style cinématographiques, et de s’attarder sur les interactions du trio. C’est tout simplement délicieux, malgré le manque de rythme en fin de course qui laisse un petit goût amer.
Le jeu d’acteur est excellent. La sublime Gemma Arterton se dénude là où elle ne fera fantasmer personne (hormis les tordus), et cela tient de l’exploit. Si son personnage n’est qu’une coquille vide, ce volontaire manque de profondeur est compensé par l’émotion brute et impulsive induite par la situation, et interprété avec force et stabilité.
J Blakeson m’a cuisiné (au four à micro onde), et Alice Creed a bel et bien disparu.
7,5/10
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble