Le vendredi 6 août dernier à Mbandaka, le Gouverneur de l’Equateur, Jean-Claude Baende Etafe, a exprimé son souhait d’une meilleure redistribution des ressources générées dans cette province aux exploitants forestiers. Cependant, a-t-on appris de radiookapi.net, aucun compromis n’a filtré de ces négociations entre les deux parties.
A en croire cette source onusienne, le Gouvernement provincial de l’Equateur veut renégocier les contrats qui lient les exploitants forestiers et les communautés locales. Voilà pourquoi, cet exécutif provincial met l’accent sur deux points jugés essentiels. Notamment, le respect des délais de paiements des taxes et redevances, ainsi que la construction des infrastructures de base, telles que les hôpitaux, écoles, routes de desserte agricole.
Lors de ladite rencontre de vendredi à Mbandaka avec les exploitants forestiers venus de Kinshasa, le Gouverneur Baende n’avait pas mâché ses mots. Ainsi, il a estimé que l’exploitation des forêts ne profite que très peu aux populations de l’Equateur. « Le constat est amer : pas de bureaux viables, pas de construction d’infrastructures scolaires et hospitalières viables, très peu de routes d’intérêt local ou provincial aménagées, non respect de normes en matière de coupe, non reboisement des espaces exploités, paiement irrégulier des taxes dues à la province », a déclaré Jean-Claude Baende. Dans leur réponse au Gouverneur provincial, les exploitants forestiers quant à eux soutiennent qu’ils ne font que respecter les cahiers des charges qui avaient été négociés depuis 2007 avec les communautés locales. Dès lors, ils estiment non fondée la demande du Gouvernement provincial.
« Moi, j’ai trouvé que cela est un non-sens. A votre niveau, si vous voulez qu’on fasse ça, écrivez, noir sur blanc, qu’à partir d’aujourd’hui vous prenez une loi (NDLR : selon laquelle), l’exploitant forestier doit faire le développement. L’exploitant s’acquitte de ses obligations, quitte à l’Etat de prendre ses responsabilités. Qu’est-ce que vous reprochez aux exploitants forestiers ? », a dit le président de la Fédération nationale des industriels de bois en Rdc, Gabriel Mola Motya. Selon les dernières informations, les négociations ne sont pas rompues, mais c’est à Kinshasa qu’elles vont se poursuivre. Dans l’entre-temps, les Ong plaident pour la révision du code forestier congolais.
Pour rappel, cette question est déjà sur la table du Premier ministre qui promet trouver un compromis pour le bonheur de la province de l’Equateur et des exploitants forestiers. En dehors de cette assurance, disons que tout le monde doit s’impliquer d’abord pour le respect du Code forestier, avant de pouvoir songer à son amendement. C’est aussi le moment pour dire qu’il est de l’intérêt de tous que les textes régissant le secteur forestier soient clairs, afin d’éviter le conflit de compétence entre le pouvoir central et provincial.
De notre humble avis, le code forestier qui autorise aux opérateurs forestiers d’investir dans le secteur, prévoit aussi ce que nous pouvons qualifier d’obligations envers ceux-ci. Ils doivent donc, à travers leur travail, concourir à l’amélioration des conditions de vie de la population riveraine. Mais si le Gouverneur se rend compte que rien n’a été fait dans ce domaine, il est dans l’obligation de les interpeller.