Le pauvre Michael Jackson devrait encore rapporter quelques sous d’ici la fin de l’année puisque une sorte de jeu vidéo à mi chemin du karaoké devrait s’imposer pour les prochaines fêtes de noël. Cela étant, à mon sens, il y a pire. En l’occurrence « Neverland Lost », une exposition de photographies de Henry Leutwyler proposée à la Fnac Montparnasse il y a encore tout juste deux mois, qui fait également l’objet de l’édition d’un couteux album et qui, à mon sens, fleure bon le malaise. De quoi s’agit-il ?
Comme l’écrivait Next le très chic supplément de Libération, avec ces photographies présentées comme une collection d’objets personnels ayant appartenus à Jackson on a constitué une sorte de « mausolée d’un vieil enfant de 50 ans ». En vérité, c’est quelques temps avant de les voir partir aux enchères que Leutwyler a photographié, à Neverland, des objets qui seront miraculeusement rachetés par Jackson lui-même afin de bloquer leur vente. Tel un rapace, Leutwyler avait mitraillé comme un dingue ces objets entreposés et une fois Jackson passé dans l’au-delà, voilà que certains clichés apparaissaient. Si certains objets comme des meubles, bibelots ou tableaux ont le mérite, même s’ils n’offrent strictement aucun intérêt, de ne poser aucun problème, d’autres, à mon sens, frisent l’obscénité propre à toutes les reliques. Chemise de scène légèrement souillée par le fond de teint ou des escarpins de scène déformés inspirent un certain malaise. D’ailleurs Leutwyler dira que photographier ces reliques lui inspirait « une grande tristesse ».