Posté par babelouest le 9 août 2010
On retrouve ce panel réduit de nos jours, bien plus réduit encore puisque le total de l'Assemblée et du Sénat réunis est de moins de mille représentants. Il faut cependant ajouter les assemblées communales, départementales et régionales qui gèrent au plus près des citoyens la vie courante.
Compte tenu de la grande concentration de pouvoirs à Paris, les assemblées locales ne peuvent délibérer que dans le cadre de lois édictées dans la capitale, quand ce n'est pas au siège européen de Bruxelles. Le gouvernement, pouvoir exécutif, a aussi l'initiative de la plupart des lois (Projets) face à un nombre réduit de Propositions émanant des élus. Il suffit, comme actuellement, que la majorité des mandatés aient la même couleur politique que le chef de l'État, et acceptent tous ses désirs, pour que celui-ci décide de tout à sa guise.C'est ainsi que l'on se retrouve, non de droit, mais de fait, dans une forme dictatoriale de l'État. Il suffit que le président élu pour arbitrer les litiges entre les piliers du pouvoir, réussisse à se les accaparer tous, pour que le fait soit accompli.
*** Comme les magistrats du Parquet sont sous l'autorité du Garde des Sceaux, et que celui-ci ou celle-ci prend ses ordres rue du Faubourg, la Justice n'est plus libre et indépendante comme le préconisait Montesquieu. Le fait de confier les enquêtes au procureur, et non à un juge du Siège, permet au Pouvoir exécutif de contrôler à sa guise le judiciaire. Redoutable dérive !*** Il subsistait un quatrième pouvoir, celui de l'information. Peine perdue ! Ce sont les sponsors de l'ancien maire de Neuilly, ceux qui l'ont fait élire, qui détiennent tous les cordons des médias. Leurs stratégies visent bien entendu en premier lieu leur propre intérêt, et celui qui trône pour cinq ans est, consciemment ou non, leur homme de paille.
C'est pourquoi l'on peut réellement parler d'une dictature. Ce n'est pas vraiment celle d'un homme, mais celle d'un faisceau d'intérêts convergents. Au niveau des citoyens, cela ne change rien.
Que devient le citoyen, dans ce bouillon de sorcière où l'argent est l'ultime critère, le grand prescripteur ? Il n'a plus qu'Internet pour faire entendre sa voix sans trop de risque : la Police est devenue partout le brutal bras d'un Pouvoir universel, qui n'entend lâcher aucun de ses bastions. Dictature mondiale ? Osons un paradoxe : partout où les médias affichent l'apparence d'une démocratie, de la liberté, c'est là que les droits élémentaires sont bafoués. Non qu'ailleurs ce soit tout rose, mais le cynisme y est moins de mise, et les pays d'Amérique Latine qui ont réussi pour le moment à se dégager de la « bienveillance » US sont le meilleur exemple de nations où l'État est au service du peuple, et non l'inverse.