Satire des mœurs, Bonjour / Ohayo (1959) de Yasujiro Ozu se présente à nous de manière légère. On y rit mais il se cache également dans cette oeuvre le rapport de l’individu à la communication en société.
Devant le refus de leur parent d’avoir une télévision au sein du foyer familial, Minoru et Isamu deux jeunes garçons décident de ne plus prononcer un mot jusqu’à ce que leur parent cède…
Bonjour est une petite merveille du cinéaste japonais. Avec le quotidien d’une poignet de gens, il parvient à nous tenir en haleine avec une aisance déconcertante lorsqu’on y réfléchit après coup. Yasujiro Ozu met en scène les petits rien de la vie, pose sa caméra dans quelques foyers d’un quartier de banlieue et nous invite par la même occasion à suivre avec simplicité ce quotidien fait de jeu d’enfant, de commérage ou bien d’une occidentalisation qui s’immisce dans la société japonaise. Ce qu’il y a de fascinant avec une œuvre comme Bonjour c’est qu’au-delà de la nationalité, ces personnes que fixe la caméra de l’auteur pourraient être nous. Cette œuvre universel transpire la chronique sociale de tout à chacun. La magie s’opère sans qu’on ne s’ennuie une seconde en savourant l’esprit rebelle de deux enfants qui en décidant de se taire remettent en cause la commination faites de banalité dans notre quotidien. Ce mutisme va alors ébranler une partie de leur microcosme en touchant de plein fouet les adultes qui n’en seront que des plus décontenancés.
Bonjour est une œuvre superbe servie par des interprétations tout aussi magnifique. On réservera les meilleurs compliments pour les enfants surtout le plus petit qui nous montre combien un gosse peut être craquant avec quelques mimiques et trois mots d’anglais. En bref, Bonjour c’est tout ce qui donne envie et qui ne donne pas envie d’avoir des gamins. Quant à Ozu, fidèle à lui-même : génial.
I.D.
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