La laïcité ne vient pas de nulle part et son combat n’est pas neutre. Ce n’est pas non plus , comme on veut nous le faire croire, ni la neutralité, ni la liberté religieuse comme l’entendent
chaque religion à sa manière. La laïcité a été imposée aux religions, souvent dans la douleur. Elle garantit la liberté de conscience et limite la pratique de chacun a la tolérance de l’autre et
au choix de ses croyances. Il n’y a pas de religion d’Etat, chacun pouvant choisir la sienne. La liberté de conscience ne signifie pas que l’on peut faire ce que l’on veut et las pratiques sont
encadrées.
La laïcité n’est pas et n’a jamais été le choix des religions. Au delà des questions philosophiques et métaphysiques, de la question de l’existence de Dieu ou pas, est d’abord posée par la
question politique de la domination du pouvoir temporel par l’intemporel, du civil par l’ecclésiastique. Les excès du cléricalisme entraînent la monté de l’anticléricalisme, il en est le produit.
La remise en cause de l’ordre établi et de son ordre moral conduit à la lutte contre son vecteur idéologique qu’est la religion. Impérialisme et hégémonisme sont aussi des caractéristiques des
religions. La loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat a bien été imposée à la religion et particulièrement à l’église catholique en France. A aucun moment elle n’y a consentie et il en
est toujours de même , plus d’un siècle après . Républicains et radicaux de tradition anticléricale, socialistes (blanquistes), anticléricaux militants, jauressiens et marxistes, voteront la loi
de séparation des églises et de l’Etat. Les députés Francs maçons et plus du tiers des députés de gauche appartiennent à la Libre Pensée. La LP et la Franc maçonnerie jouent un rôle de premier
plan dans l’élaboration de la loi rapportée par Aristide Briand. Jaurès doit rassurer les « blanquistes » qui veulent aller plus loin, afin qu’ils se rallient au texte, qui selon Jaurès n’est
qu’un début. Le dirigeant socialiste y reviendra à plusieurs reprises lors de Congrès et jusqu’à sa mort en exhortant les militants au combat laïque. Les « marxistes » pour qui ce
n’est pas un combat fondamental, opposent leur conception matérialiste et ne cultivent pas l’anticléricalisme de leurs camarades. Dans ses rapports à la religion, les « blanquistes » auront
certainement le plus marqué la SFIO et le mouvement ouvrier français, à tel point que le sigle de la SFIO lui consacre une de ses trois flèches. Anticapitalisme, antimilitarisme et
anticléricalisme. Ces trois représentations en une seule, c’était la bataille idéologique. C’était, car le Parti qui prétend en être l’héritier n’est plus représentatif des trois flèches et du
combat qu’elles représentent, c’est de toute évidence qu’il a rompu , politiquement et idéologiquement avec toute référence au socialisme. Il n’est donc plus héritier puisqu’il a renié
l’héritage.
La laïcité, c’est le combat du bon sens et de la raison contre les obscurantismes mais c’est surtout celui de la Paix ; et la Paix, c’est un combat. Israël, Palestine, Irlande, partout dans le
monde, là où le capitalisme et l’impérialisme utilise le prétexte religieux, il n’est de bon sens que chez les laïques, les athées. Cléricalisme et religion offrent le spectacle de
l’insoutenable, tueries et barbarie, au nom de Dieu le « miséricordieux », le bon, le tout puissant mais qui ne fait rien. Chacun l’a avec soi et il n’en refuse aucun de ces sanguinaires et
toutes religions confondues. Mais voilà , capitalisme et Impérialisme, ils n’en veulent pas de la paix. Ils mènent une guerre sans merci pour la domination de la planète et ne veulent
surtout pas de la laïcité, car les peuples pourraient comprendre. Quand les clowns haranguent les foules, le sang va couler.
Cela a encore cours sur des cartons d’invitation, « …en présence des autorités civiles, religieuses et militaires…. », les trois flèches d’en face et dans des localités dirigées par
l’actuelle gauche, les mêmes qui se réclament de Jaurès, L’art de trahir celui qui ne peut s’en défendre. Alors comme à l’habitude, c’est ceux qui défendent un principe, acquis et reconnu, qui
sont accusés d’intolérance pour ne pas céder aux adversaires du même principe, au nom de valeurs dont on ne connaît ni les contours ni le contenu ou parfois que de trop dans l’histoire. Ouverte,
positive, autant d’aveux qui tendent simplement à revenir sur le principe et à l’enterrer définitivement. La laïcité ce n’est pas la neutralité, c’est un camp. D’ailleurs , la neutralité n’a
jamais empêché la guerre , ni les causes. La laïcité, c’est s’attaquer à des causes et à bien des prétextes. Elle est indissociable du socialisme pour s’attaquer à toutes les causes et une
société sans classes, c’est aussi une société laïque. Dieu n’est pas avec nous, tant mieux et on s’en fout. Qu’ils nous foutent la paix.