L'ancien gardien des Brûleurs de Loups, premier français à remporter la coupe Stanley, était de passage à Grenoble ce dimanche avec son « Graal ». Visiblement ému, Cristobal Huet, qui ne sait toujours pas de quoi son avenir sera fait, a visiblement apprécié ce moment partagé avec les plus de 2000 personnes présentes à Pôle Sud.
Cristobal, on t'a senti ému de ces retrouvailles avec le public grenoblois...
« Oui je l'étais... J'avais préparé un petit texte que j'avais en tête mais finalement tout ce que j'ai pu dire est sorti comme ça. C'était très émouvant, bizarre pour moi. On avait essayé de tout organiser pour faire venir du monde. Nous ne savions pas vraiment sur quelle affluence compter. Avec 1000 personnes, nous aurions déjà été contents. Certaines personnes sont venues spécialement de loin. Il y avait même des Américains, des Canadiens et des Japonais. J'espère qu'ils étaient en vacances dans le coin ! Tout le monde a pu faire sa petite photo. Je suis content d'un tel succès. C'était un peu comme un mariage avec des gens qui font la queue pour venir se prendre en photo avec les mariés. »
Tu en as également profité pour rendre visite à l'ancienne patinoire Clémenceau, théâtre de tes premiers exploits en pro ?
« C'est très spécial de revenir ici, de revoir les gens du hockey de Grenoble. Ça me tenait à cœur d'aller à Clémenceau avec les gens de ma génération, de faire des photos, de se remémorer du passé et de partager avec eux cette coupe Stanley. »
Tu as désormais inscrit ton nom sur cette récompense ultime. Te reste-t-il encore des envies ou l'idée de raccrocher les patins t'est-elle passée par la tête?
« Déjà, le nom sur la coupe, c'est la première chose que l'on se dit quand on la gagne. Pour nous sportifs en général, hockeyeurs en particuliers, c'est bien sûr un objectif très important. Mais je pense toujours avoir des choses à faire. Mes deux années à Chicago ont parfois été difficiles. Il y a eu des hauts, des bas. Mais peu importe ce qui s'est dit ou passé ; moi je sais ce que j'ai pu faire de bien ou de mal. De gagner cette coupe à tout effacer. Ce qui reste, c'est que j'ai toujours le sentiment de pouvoir faire partie des meilleurs gardiens de NHL. »
Tu n'imagines donc pas ton avenir immédiat ailleurs ?
« Il faut voir, mettre tout en place. Ma priorité c'est la NHL, avec du temps de jeu bien sûr mais là c'est la glace qui parle. Pour l'instant c'est un peu bizarre de présenter cette coupe alors que je ne sais pas où je vais jouer. Cela fait partie du business, je n'ai pas le pouvoir de décision. Pourquoi pas revenir en Europe également s'il n'y pas de possibilité en NHL. Dans tous les cas je préfère évoluer en Europe qu'en AHL. »
Ton statut du premier Français à avoir remporté la coupe Stanley ne te donne-t-il pas envie de t'investir en France ?
« Je suis très fier d'être devenu le premier Français à remporter ce trophée. Cela lui donne une saveur encore plus particulière. Le fait de présenter la coupe à Grenoble ou à Paris, en haut de la Tour Eiffel, permet de toucher plus de monde et, je l'espère, d'attirer quelques jeunes vers notre sport. Pourquoi pas jouer un rôle dans le développement du hockey en France à la fin de ma carrière. Philippe (Bozon, premier français à évoluer en NHL, ndlr) l'a fait, sans nécessairement prendre de décision au niveau fédéral. Notre sport en a besoin mais pour l'instant, je suis toujours joueur et je ne sais pas comment cela se passera dans le futur à ce niveau là. »