Un tas d'enfants assis sur les estrades
Attendent là que commencent les tours,
Viennent magies, culbutes, cavalcades ;
Les enfants rient sur le son des tambours.
Ils voient passer sur la piste en lumières
Tigres, chameaux, des éléphants, des ours ;
Clowns et jongleurs s'ajoutent au bestiaire
Pour les charmer sur le son des tambours.
Voici, s'en vont les enfants à la guerre,
Le grand spectacle où voir les troubadours,
Tous costumés de rage et de colère,
Les hommes crient sur le son des tambours.
Puis revenus de l'éclat des combats,
Jusqu'à la vie et le courant des jours,
Ils dansent tard au rythme des rumbas
Pour oublier sur le son des tambours.
Le lendemain de ces moites ébats
Fleurit la fête : ils ont trouvé l'amour
Dans les ardeurs de ce court célibat,
Ils se marient sur le son des tambours.
Déjà levés pour une autre bataille,
Le front paré de leurs meilleurs atours,
Charbons jetés dans les feux du travail
Ils vont trimer sur le son des tambours.
C'est à leur tour d'emmener leurs enfants
Dans un répit de labeurs et labours
Jusqu'au vieux cirque occupé d'éléphants
Tournant toujours sur le son des tambours.
Avec le temps, la vie pâlit leur teint
Car l'existence est un moment trop court,
Comme le jour, c'est leur coeur qui s'éteint
En étouffant le son de leur tambour.