Ca bouge beaucoup ces jours-ci pour le film coréen le plus attendu de l’été. Depuis quelques mois, on savait que I saw the Devil allait sortir en août dans les salles coréennes. Et en l’espace de quelques jours, le nouveau film de Kim Ji Woon a suscité l’attention en Amérique du Nord, l’inquiétude en Asie, et la déception à Paris (chez moi en particulier). Voilà pourquoi.
Tout d’abord un petit briefing pour ceux qui n’auraient pas encore entendu parler de I saw the Devil. Il s’agit du sixième long-métrage réalisé par Kim Ji-Woon, découvert en France avec le sous-estimé Deux Sœurs, mais surtout révélé grâce à deux films passés par le Festival de Cannes en leur temps : le stylé A bittersweet life et l’ébouriffant Le bon, la brute et le cinglé. Ce dernier, porté par trois des plus grandes stars masculines du cinéma coréen (Song Kang-Ho, Lee Byung-Hun et Jung Woo-Sung) et dévoré par plus de 7 millions de spectateurs locaux a consacré le cinéaste en son pays. Et fait de son nouveau projet un film intensément scruté et attendu.
Ce nouveau film lance Lee Byung Hun (son troisième film de suite avec Kim Jee-Woon) dans la peau d’un agent des forces de l’ordre décidé à mettre la main sur le serial killer qui a massacré sa compagne. Sous les traits du psychopathe, on retrouvera Choi Min-Sik, que l’on avait plus vu au cinéma depuis Lady Vengeance de Park Chan-Wook (il n’a tourné qu’un autre long-métrage en cinq ans, inédit en France).
Devant ce coup d’arrêt, la sortie du film a été repoussée en Corée. Le producteur du film a beau vouloir défendre « l’intégrité artistique » du travail de Kim Ji-Woon, le fait est que s’ils veulent sortir le film en salles, des coupes seront nécessaires pour atténuer la violence (selon la commission, certaines séquences du film « mettent à mal la dignité des valeurs humaines », rien que ça). Un vrai coup dur pour le film évènement de l’été en Corée du Sud.
Dommage, car il y a quelques jours, I saw the Devil avait été sélectionné pour être projeté au Festival International du Film de Toronto, le plus grand festival de cinéma du continent américain. Il n’y a en revanche pas de raison que le film ne soit pas projeté dans sa version actuelle (intégrale) à Toronto, les coupes ne devant certainement toucher que l’exploitation en salles.
Qu’en sera-t-il en France ? Chez nous, ce sera ARP Sélection qui distribuera I saw the Devil, qui s’était déjà chargé de Le bon, la brute, le cinglé, à priori sous le titre J’ai rencontré le Diable. Ce qui a un peu miné mon moral cette semaine, c’est la découverte justement que le film avait pour le moment une date de sortie française fixée au… 27 avril 2011 !!! Je sais bien que A Bittersweet Life, à l’époque, avait mis lui aussi une année à nous parvenir, mais le savoir si tôt, c’est déprimant. Bien sûr, ARP a le temps de changer d’avis et d’avancer la sortie en salles. Ca ne coûte rien d’espérer.