L'été se prête aux spectacles légers. Pourquoi pas ? Car après tout, légèreté ne rime pas forcément avec vacuité...
Pas forcément, mais là...
Le Splendid Saint-Martin propose au public parisien ainsi qu' aux touristes de passage dans la capitale "Le Grand Jour", comédie de Vincent Azé mise en scène par Michèle Bernier, et si le jour est "Grand", le spectacle ne l'est clairement pas...
Deux futurs mariés enterrent leur vie de jeune fille et de garçon, accompagnés de leurs meilleurs amis, chacun dans une suite d'un même hôtel. L'histoire s'arrête malheureusement à peu près là...
On nous donne donc à voir successivement (les garçons puis les filles) deux bavardages sans intérêt, par des personnages grossièrement et maladroitement dessinés, enchaînant poncifs sur le sexe opposé et vannes faciles qui tombent à plat, dans un style inexistant. Cela se veut moderne et dans le coup (nombreuses allusions à Facebook, Valérie damidot...). Ce n'est ni corrosif, ni drôle, ni émouvant, ni trash, ni tendre, ni doux amer,ni rien... De l'écriture au kilomètre sans réelle intrigue, d'une linéarité pénible, aseptisée à la manière d'une mauvaise sitcom. On s'ennuie terriblement. L'heure et demie de spectacle en paraît trois !
Par ailleurs, nombre d'auteurs ont déjà traité, en beaucoup mieux, le sujet. On se souvient notamment d'Alan Ball et de ses délicieuses "Cinq Filles Couleur Pêche". Il est bien difficile de passer derrière.
Les six comédiens pourtant ne déméritent pas, mais en l'absence d'un propos fort et d'un texte efficace, il ne peuvent pas grand chose. On se demande enfin ce que Michèle Bernier est venue faire dans cette aventure. Rendre service, probablement...
Le Figaro évoquait récemment, dans un article en ligne, la difficulté des directeurs de salle à trouver de nouveaux auteurs de comédie. "Le Grand Jour" en est la triste démonstration...
Alors il y a peu de théâtres ouverts en ce mois d'août, mais ce n'est pas la direction du Splendid qu'il vous faudra prendre si vous souhaitez passer une bonne soirée.