Les orphelins au visage de Christ oriental cherchent le graal dans les poubelles où fermentent sacrés les déchets d’un monde rêvé dont la glu et les glaires collent encore aux plastiques éventrés.
Quelque part au fond d’une Indonésie fumante, un chariot se penche sous le poids des métaux, fer-blanc de fortune, stock en vrac de souvenirs et d’odeurs chaudes.
Pendant qu’au pied de la montagne sacrée des enfants au nom de fleur et d’oiseaux mangent silencieux, d’autres continuent à la labourer crânement, triant des trésors dérisoires.
Un sourire brun court, fugitif, sur un visage boudeur. Un sac, éclatant comme un suaire, pèse sur le dos courbé d’un des cinq cents mille orphelins que le pays engendre.
Les fumées de soufre sentent l’enfer, mais au fond des boites de fer la nuit cache encore des pépites.
La montagne sacrée, acrylique sur toile, 60x82 cm
Jean-Paul Schmitt