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C'est beau un peuple qui se lève.
Belles ces couleurs d'oriflammes dans l'arc en ciel d'un jour de crainte dépassées.
Brusquement la fraternité fait irruption sur les pavés, entre les murs des ruelles et les bouches, cousues hier, s'ouvrent.
Et c'est comme un “Ha” de soulagement.
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Voilà qu’un beau matin, il s’ébroue, secoue les puces d’indifférences que d’autres lui avaient collé sur le dos.
C’est un long fleuve tranquille qui envahit les rues, hésitant encore à donner de la voix.
En face, ils comptent les pieds, tentent en vain de les diviser par deux, s’emmêlent les yeux dans un calcul qui ne vise qu’à déprécier la mobilisation.
Car il faut toujours minimiser la beauté d’un peuple debout.
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Il en est tant qui souffrent, tant qui n’osent plus rien espérer.
Il en est d’autres qui agissent dans l’ombre, pliant parfois sous le joug d’une fraternité défunte et la triste pantomime d’une démocratie vidée de sa substance.
Alors, le petit général agite ses lèvres menaçantes. Il voudrait imposer le silence, ne recevoir en toute discrétion que ses amis côtés au CAC 40.
Le petit président voudrait encore faire croire qu’il commande quelque chose quand tout le monde sait depuis longtemps pour certains, depuis peu pour d’autres, que ses gesticulations ne sont là que pour cacher son incompétence à régler les problèmes.
Le rafiot prenant eau de toutes parts, ses ministres et ses proches plongent les mains au coffre.
Les rats cherchent à remplir leurs poches avant d’être invités à quitter le navire.
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C’est un temps à ravir pour joindre nos solidarités, fêter l’égalité attendue, boire à la fraternité sans fard ni barreaux, soulever le couvercle qui comprime, chaque jour un peu plus l’échine de nos libertés.
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On me dira que je crache encore au bassinet d’un pays pas si moche.
Il ne s’agit pas de lui, mais des usurpateurs qui ont trompé tout un peuple, dans le seul but de s’enrichir et de l’asservir un peu plus.
Manosque, 27 juin
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