07 août 2010
Sexy boy
En même temps, c'était assez prévisible : Unubore Deka n'était pas une série faite pour moi. Mais quand je peux regarder un pilote, ce genre de choses ne m'arrête pas, vous le savez, et me voilà devant les aventures du détective Unubore avec un léger a priori. Mais devant quand même.
Dans la collection "on ne voit ça que dans un dorama", Unubore Deka est une comédie policière de plutôt bonne facture, pour autant qu'on aime les comédies ET les séries policières. On y découvre un personnage totalement excentrique qui a complètement pété un câble suite à une déception amoureuse, et qui depuis, est absolument obsédé par l'idée de se marier.
Et je dis : parfait. Pour une fois que ce n'est pas un personnage féminin qui est obsédé par le mariage, ça nous fait des vacances.
Mais le détective Unubore va plus loin : il est aussi absolument sûr de vivre une romance avec chaque femme qu'il croise. Et quand je dis "croise", c'est vraiment parce qu'il compte 3 secondes et considère qu'il y a coup de foudre mutuel. Il a tout un tas de règles en tête qui sont autant d'indicateurs de son soi-disant succès : si elle sourit, c'est qu'elle m'aime ; si elle me jette un coup d'œil avant de sortir du magasin, c'est qu'elle m'aime, etc...
Ce qui au départ était proprement inimaginable, c'est qu'Unubore va en rencontrer d'autres comme lui ! Il va s'apercevoir qu'il existe un groupe appelé Unubore4 ("unubore" signifiant quelque chose du genre imbu de sa personne), constitué de pseudo-tombeurs absolument certains d'avoir un pouvoir énorme sur la gent féminine, comme lui. Tous se retrouvent dans un bar, et notre Unubore va intégrer ce groupe bien étrange.
Et c'est certainement là qu'Unubore Deka est brillante, dans son association de losers qui s'ignorent, convaincus d'être des bourreaux des cœurs, avec à leur tête un pseudo-gourou qui passe son temps libre (il en a visiblement beaucoup) à les conforter dans leur délire. Les meilleures scènes sont là, quand les discussions entre mecs sont tournées en ridicule parce que nous, spectateurs, nous savons bien qu'Unubore rêve éveillé, et qu'il y a peu de chances pour que ses compagnons aient plus de succès que lui. En plus, c'est aussi pendant ces scènes que le rythme est le mieux maîtrisé, et, chose assez rare dans les séries japonaises, les dialogues sont vraiment bons.
Les enquêtes policières sont, du coup, carrément des prétextes. La série ne s'en cache pas et j'aime mieux ça que de faire semblant. Dés son entrée en scène, on a immédiatement deviné qui était le coupable du meurtre de ce premier épisode, il faut simplement trois plombes à tout le monde pour connecter les points, surtout à Unubore qui est totalement aveuglé par son obsession pour la romance.
Bourré de petits détails hilarants sur laquelle la série n'appuie même pas (à l'instar du cadavre qui m'a tout l'air d'un gag récurrent en devenir, à condition d'avoir repéré le truc), et très, très aidée par le jeu de Tomoya Nagase, en très grande forme et capable de débiter avec le plus grand stoïcisme des répliques à se tordre de rire, mais aussi de parvenir à être touchant à certains moments (notamment sur la fin de l'épisode), Unubore Deka est, dans son genre, réussie.
Le problème, c'est que ce n'est pas mon genre.
Eh oui, voilà le soucis : c'est que j'ai atteint un stade à partir duquel les séries policières, je sature. Je l'ai atteint un soir de 2005 en regardant un épisodes des Experts Perth, c'est vous dire à quel point Unubore Deka arrive tard. Qui plus est, je suis rarement attirée par les comédies nippones (bien que celle-ci fasse sans doute partie des plus sympathiques que j'ai vues, mais derrière Seigi no Mikata qui reste difficilement détrônable). Mais je reconnais qu'Unubore Deka a un grand potentiel...
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Unubore Deka de SeriesLive.
Les Experts, Seigi no Mikata, Unubore Deka