New York Times versus Sarkozy.

Par Ananda

Ce matin, sur AOL, dans le  site Le.Monde.fr (rubrique Politique), il m’a été donné de lire un article qui nous apprenait que le New York Times stigmatisait les mesures sécuritaires décidées récemment par le gouvernement français, et, en particulier, celle à ses yeux la plus choquante, le projet d’une déchéance de la nationalité française applicable aux citoyens français d’origine étrangère coupables de délits.

En Amérique, on ne revient jamais sur la nationalité (même quand elle est acquise). Elle est, précise le grand quotidien U.S, solidement garantie par le 14e amendement.

Et d’enchaîner : « [Sarkozy] attise dangereusement les passions anti-immigrées » et anti-Roms (donc xénophobes) des « électeurs français de souche ». Il se veut « homme de poigne » et homme manieur de « mots incendiaires » et « inquiète les membres de la droite traditionnelle » française.

Le président serait donc un démagogue qui joue avec le feu ?

Ou, plutôt, un « pragmatique » qui surfe dans le sens de la vague de banalisation du bon vieux « racisme ordinaire » ?

Toujours d’après Le.Monde.fr, 2 Français sur 3 disent se sentir, actuellement, sous la menace de l’ « insécurité », et le pire est sans doute qu’à présent, cette attitude, tant au niveau de l’opinion publique (sondage) que des partis politiques, dépasse le traditionnel clivage droite/gauche.

De façon générale, le rapport annuel de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme se montre encore plus « alarmiste ». Il fait le constat d’ « une certaine montée du racisme et de la xénophobie », prioritairement à l’encontre de la religion musulmane. Le coup de projecteur quasi perpétuel des médias n’y serait-il pas pour quelque chose ? Et ce genre de consensus n’a-t-il pas de quoi semer l’inquiétude ?

Pour la Commission, ce phénomène serait lié aux problèmes qu’induit la crise.

Mais pourquoi ne pas y voir, aussi, un des effets de l’embourgeoisement, couplé à un retour en force des  valeurs sûres, traditionnelles (en réaction aux ruptures instaurées par la génération soixante-huitarde) ?

Commentaires :

L’ « insécurité », c’est toujours l’Autre.

Une société plongée dans le doute a besoin de bouc-émissaires.

Cette insécurité ne serait-elle pas plutôt la traduction d’un doute, de l’incertitude, d’ un diffus sentiment de menace touchant un passé que l’on perd, une identité forcément en voie de métamorphose, du fait de la mondialisation ?

P.L