Dans l’exposition Nicolas de Staël à la Fondation Gianadda à Martigny (jusqu’au 21 novembre), l’étape suivante est celle des objets en tous genres, ‘bouteilles‘ qui chavirent et s’entrechoquent (1952), feu d’artifice des ‘Fleurs’ multicolores sur un fond rouge et noir (1952), scènes d’atelier avec verres, bouteilles, pinceaux comme la ‘Nature morte aux bocaux’ de
1955 où ceux-ci semblent flotter au-dessus d’un patchwork de couleurs, de même que les ‘Bateaux‘ de 1955 flottent dans la brume marine. Il y aussi une ‘Composition‘ de 1952, toute en hauteur avec des banderoles rouge et verte qui flottent sur un fond bleu : les couleurs hurlent, frappent comme une grosse caisse, mais, en bas de la toile, le vacarme s’apaise et s’enfouit dans un vert maladif. Et, ici, la Lune (1953) n’est plus qu’un objet, cercle gris en équilibre au-dessus de ce petit éclat rouge.
On en vient alors aux tableaux plus connus, ‘Les Musiciens, souvenir de Sydney Bechet’ (1953, Centre Pompidou) qui n’est pas mon préféré : trop littéral, trop proche de la représentation,
![Nicolas de Staël Parc des princes p-parc-des-princes2.1280745542.jpg](http://media.paperblog.fr/i/349/3499603/sait-va-dou-vient-nicolas-stael-2-L-3.jpeg)
![Nicolas de Staël avec Françoise place Clichy photo-shoot.1280745667.jpg](http://media.paperblog.fr/i/349/3499603/sait-va-dou-vient-nicolas-stael-2-L-4.jpeg)
![Nicolas de Staël Nu debout fusain p-nu-debout.1280745685.jpg](http://media.paperblog.fr/i/349/3499603/sait-va-dou-vient-nicolas-stael-2-L-5.jpeg)
Le “Concert“, son dernier tableau, ne quitte plus Antibes, avec ses six mètres de long. En voici une interprétation très personnelle dans le livre d’Édouard Dor, piano-épouse et contrebasse-maîtresse, qui ne me convainc pas vraiment.
Concluons sur ce qui est pour moi le chef d’oeuvre de cette exposition, le Nu couché bleu de 1955, tableau intense d’une femme tendue, instable, vibrante, entre couche blanche et ciel rouge, sinusoïde de chair, brisure entre les deux aplats.
![Nicolas de Staël Nu couché bleu p-nu-couche-bleu2.1280745770.jpg](http://media.paperblog.fr/i/349/3499603/sait-va-dou-vient-nicolas-stael-2-L-6.jpeg)
A lire, ce beau texte de John Berger. Staël a écrit un jour à son galeriste Jacques Dubourg : “un bon tableau est celui dont on peut dire qu’on ne sait pas où il va ni d’où il vient”.
Voyage à l’invitation de la Fondation Gianadda.
Photos courtoisie de la Fondation Gianadda. Nicolas de Staël étant représenté par l’ADAGP, les reproductions de ses toiles seront ôtées du blog à la fin de l’exposition. Toutefois, elles restent visibles, pour la plupart, grâce aux liens URL indiqués ci-dessus.