je ne pense pas, ne me plains pas, ni me dispute,
Ni dors.
je ne désire ni soleil, ni lune, ni mer,
Ni vaisseau.
je ne sens pas comme il fait chaud entre ces murs,
Comme le jardin est vert;
Et ce cadeau, tant désiré, tant attendu —
je n’attends plus.
Ne me réjouit ni ce matin, ni de ce tram
Le cliquetis joyeux,
je vis sans voir le jour, en oubliant du siècle
L’année et l’heure.
Comme sur une corde fêlée,
je danse — petit danseur.
Je suis l’ombre d’une ombre. je suis lunaire
De deux sombres lunes.
(Marina Tsvétaïéva)
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