J’ai ouvert l’écrin de fer,
J’ai sorti ce cadeau de larmes:
Un anneau serti d’une immense perle,
Une immense perle.
Comme un chat, je sortis sur le seuil,
Le visage au vent offert.
Vents soufflants, oiseaux planants,
Les cygnes — à gauche, les corbeaux — à droite…
Nos chemins se séparent.
Tu t’éloigneras avec les nuages,
Tu sombreras dans la forêt épaisse,
Dans les sables brûlants.
Tu épuiseras ton âme
Et de tes yeux — les larmes.
Mais au-dessus de moi — la chouette criera
Mais au-dessus de moi — l’herbe bruissera…
(Marina Tsvétaïéva)