N’ouvre pas ton cœur aux femmes à ailes fines (Marina Tsvétaïéva)

Par Arbrealettres


L’ami tendit la main —
L’oiseau posa son aile fine.
— Que je suis un oiseau, ami
De mon malheur, tu as compris!
Mais tu ne viendras pas à bout
De mes tendresses folles!

Et, remerciant de sa chaleur
Tu baises l’aile fine.

Le vent éteint les flammes
Et gonfle les tentures.
Le vent écarte de ta main
L’oiseau et sa caresse;
Et souffle: n’ouvre pas ton cœur
Aux femmes à ailes fines.

(Marina Tsvétaïéva)