Au jardin des allongés

Par Anne Onyme

Collectif
Popfiction
96 pages

Résumé:

Huit nouvelles... Huit univers fascinants dans lesquels la mort, celle du corps ou de l'esprit, est omniprésente.

Mon commentaire:

Le jardin des allongés représente en quelque sorte le cimetière, avec quelques variantes selon les nouvelles. C'est le lieu où les morts devraient, en principe, se reposer. Dans ces nouvelles fantastiques, les morts sont beaucoup moins tranquilles qu'on ne le croit...

Le recueil est composé de huit nouvelles autour d'un même thème. Les styles sont variés et chaque nouvelle est très intéressante. Le recueil est de qualité égale d'un bout à l'autre, ce qui est plutôt rare pour un collectif d'auteurs. Le recueil contient les histoires suivantes:

Une vengeance aux fines herbes (André Balaud)
Un journaliste enquête sur les circonstances entourant la mort d'un amoureux des plantes et découvre que d'autres décès sont peut-être reliés à cet étrange individu.

La nuit des morts... bons vivants! (Laurence Colombi)
Un fossoyeur organise la soirée du Nouvel An en l’honneur des résidants du cimetière, une bande de personnages colorés...

La Maison des Caryatides (Florence Day)
Un jeune homme troublé par un lourd passé trouve refuge auprès d'une maison abandonnée après avoir commis une série de crimes odieux.

L'enfer du décor (Bruno Escrouzailles)
Un jeune guitariste décédé lors d'un accident plutôt bête découvre, par l'entremise d'un ange sympathique, la véritable nature du paradis...

Psychédélique (Clarisse Évrard)
Une jeune femme à la santé mentale fragile est obsédée par une toile dont elle vient de faire l'acquisition, plus particulièrement par son sujet mystérieux qui semble vouloir la conquérir.

La maison ne fait pas de crédit (Brigitte Franceschi)
Un vieillard aux intentions douteuses porte secours à la victime d'un délit de fuite qui devait se présenter à un rendez-vous important.

Le jour où la Terre bascula (Alain Régus)
Dix-sept sépultures sont profanées dans un cimetière, bouleversant la vie de leurs survivants et déclenchant un branle-bas de combat au sein des autorités.

La marque de la Bête (Stéphane Vallée)
Une jeune femme accueille à bras ouverts une créature d'allure frêle qui empoisonnera pourtant sa vie en lui volant l'être aimé et en l'infectant par une substance toxique.

Ce recueil est une belle surprise, j'en ai vraiment aimé la lecture et j'ai découvert des auteurs que je ne connaissais pas. Les thématiques des nouvelles sont bien différentes même si elles ont toutes la mort pour ligne de conduite. Les auteurs ont beaucoup d'imagination et chaque histoire est très prenante.

Même si l'ensemble des nouvelles m'a plu, j'ai quelques préférences. Il est d'ailleurs difficile de choisir une histoire plus qu'une autre, mais deux d'entre elles m'ont particulièrement frappée. L'enfer du décor est probablement ma nouvelle préférée. Le "paradis" créé par Bruno Escrouzailles est très intéressant. Sa vision de la vie éternelle paraît certes merveilleuse, mais ne donne finalement pas du tout envie de trépasser! Le jour où la Terre bascula donne le frisson. C'est une histoire apocalyptique, construite en différentes parties qui se terminent toutes par une chute surprenante. Il y aurait de quoi écrire tout un roman avec une trame pareille. Les deux premières nouvelles sont quant à elles, des plus originales. Vengeance aux fines herbes réinvente le crime parfait, alors que La nuit des morts... bons vivants! nous offre une vision du cimetière et de ceux qui y reposent pour le moins étonnante!

Au jardin des allongés est un court recueil de nouvelles fantastiques qui gagne à être lu et découvert. Les auteurs ont du talent et nous offrent des histoires qui nous font voir le trépas d'un autre oeil. Qu'on se le tienne pour dit, Au jardin des allongés il ne fait généralement pas bon mourir...