Je commence top-chrono, c'est-à-dire avec le premier Café qui se déroulait avant l’ouverture officielle des Correspondances. C’est rare qu’avant même l’ouverture, un Café fait terrasse comble, et c’était le cas. Les Correspondances d’Eastman, victime de leur succès (!) ont même dû déplacer le Café L’attente de l’autre (Marc Levy, Kim Thùy, Louise Portal) dans la salle du théâtre pour accueillir plus de fervents admirateurs. Je vous le dis en passant, c’est samedi, 13 h 15, profitez-en pendant qu’il reste des places, c'est à peu près le seul Café où il reste des places.
Allez, hop, au coeur du sujet !
Café littéraire « S’aimer dans l’autre » avec Marie Christine Bernard, Christine Eddie et Kim Thùy – Animation Bruno Lemieux
La rencontre a démarré lentement, elles ont découvert sous nos yeux qu’elles avaient plusieurs points communs, pour n’en citer qu’un qu’on ne doit pas voir le travail dans un texte, les « coutures de la robe », expression de Kim Thùy qui est une femme imagée et extrêmement expressive. Elle aime être drôle. Elle tient énormément à l’humilité, c’est clair qu’elle a le complexe de l’imposteur, elle a même tendance à refuser toute marque de reconnaissance. Elles sont catégoriques, un texte n’est jamais terminé, et heureusement que l’éditeur est là pour mettre le point final. Très touchante, cette Christine Eddie et son Carnet de Douglas qu’elle a écrit pas du tout dans un but de publication, plutôt en cadeau à une grande amie qui vivait un dur moment, ce qu’elle nous a expliqué d’une voix douce et chantante. Un câlin pour l’oreille, cette voix ! Marie Christine Bernard est une femme détendue qui dégage une assurance sereine qui n’altère en rien une note coquine et joyeuse. Pour elle, le geste d’écrire est aussi essentiel que répondre à la faim, par le geste de bouffer. Ne manque plus que la discipline pour gruger un peu de nuit pour écrire le matin, surtout quand elle est appelé à enseigner au Cegep.
J’ai toujours su que la plaie des écrivains est le manque de temps pour écrire mais à ce Café, j’en ai été frappée plus que jamais, je l’ai presque vécu à leur place. Elles doivent faire des contorsions avec le budget « temps » pour y arriver. Christine Eddie sort enfin de cette période, après son « Carnet de Douglas » que j’ai tant aimé, son deuxième roman est (enfin pour nous, trop tôt pour elle !) remis à son éditeur, Antoine Tanguay, qui était dans l’assistance.
Il est apparu comme une tâche difficile, pour ne pas dire insurmontable, pour l’animateur, Bruno Lemieux, de départager la part d’attention sur chacune quand en présence d’un extravertie explosive Kim Thùy. Ironie du sort, elle qui tient tant à ne prendre trop de place ...
C’est une personne de l’assistance à la période de questions qui a demandé « J’aimerais vous entendre chacune sur le thème du Café « S’aimer dans l’autre ».