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Quel sombre c-nna-d a laissé derrière lui, sur cette jolie route de campagne, au milieu des bois, un sac McDonald's contenant ses déchets ? J'imagine le geste ample, l'attitude désinvolte, le j'm'en-foutisme total. Le sac McDonald's saute par la fenêtre du conducteur, virevolte, se permet deux trois valses, contourne le véhicule pour frapper à la fenêtre du passager, de la passagère pouff--sse (pouff--sse parce qu'elle laisse son c-nn-rd de mec agir comme un malotru), la pouff--sse qui, ça tombe bien, ouvre sa vitre pour... (respirer l'air de la campagne, croit-elle) ...se prendre en pleine tronche les restes de frites froides badigeonnées de ketchup. Stupéfaite, elle bascule sur le conducteur qui perd le contrôle de sa voiture et l'envoie dans le fossé.
Hier en ville, je croise une charmante demoiselle. Elle jette un paquet de cigarettes vide sur le trottoir. Je l'interpelle: « Mademoiselle, mademoiselle. Vous avez laissé tomber quelque chose.» Elle: « de quoi j'me mêle !» Je baragouine un semblant d'argument qu'elle balaie d'un revers de main, vomissant un: « j'm'en bats les couilles ». Et tourne les talons.
Je rêve ici du poteau (métallique de préférence) qui aurait surgi pendant notre échange courtois, et qu'elle se serait ensuite pris en pleine poire, évidemment. Le petit pois lui tenant lieu de cerveau ricocherait encore dans sa caboche.