Ex-leader du groupe culte The Fugees, le chanteur s'était impliqué sur place après le séisme, en janvier, qui avait laissé Haïti en miettes, notamment par le biais de sa fondation Yélé Haïti, fondée en 2005. En ruine, le pays prépare ardemment l'élection présidentielle qui aura lieu le 28 novembre. Le président actuel, René Preval, a d'ores et déjà indiqué qu'il ne se représenterait pas.
Alors que Wyclef Jean a annoncé son désir de briguer la présidence hier dans la très populaire émission américaine Larry King Live sur CNN, il en a profité pour dévoiler quelques points de son programme : « Si je regarde la situation d'Haïti en me mettant dans la peau d'un enfant, je pense qu'il faut absolument mettre l'accent sur l'éducation, la création d'emplois, l'agriculture, la sécurité et la couverture santé ». Il a aussi déclaré vouloir « être la voix de la jeunesse ».
Et pour cause. Si en Haïti, les jeunes sont les plus heureux de voir la star briguer la présidence, il n'en demeure pas moins que cette annonce n'a pas fait l'unanimité. Politiques et personnalités ont émis des réserves quant au désir de Wyclef Jean de devenir président. C'est tout d'abord l'acteur Sean Penn qui a commenté cette candidature : « Il a été pratiquement muet pour nous autres en Haïti, une non-présence ». L'acteur, très impliqué dans l'aide en Haïti, a même accusé l'association du chanteur de détournement de près de 400 000 dollars de dons.
Du côté des politiques, la pilule est aussi difficile à avaler. Evans Paul, un des dirigeants d'un parti d'opposition a ainsi mis en avant l'aventurisme du candidat : « Avec Wyclef, c'est de l'improvisation, une aventure ».
Si dans une de ses chansons intitulé "If I was President", la star américaine se voit déjà président, rien n'est encore fait. Ne parlant ni créole, ni français, il va avoir du mal à se faire entendre des Haïtiens. Autre hic, la Constitution prévoit que les candidats doivent avoir résidé au moins cinq en Haïti avant l'élection.