Lesbian VAMPIRE Killers… A ne pas louper !

Par Tom

Entre les récits vampiriques à la guimauve façon "Twilight" et peut-être un futur film sur des loups-garous gays (si, si !), vous prendrez bien une tranche de "Lesbian Vampire Killers". Arborant fièrement et sans complexe le badge Série B - sans peur et sans reproche -, cette comédie horrifique réussit brillamment là où de bien nombreux autres longs-métrages se sont allégrement plantés… Pour la septième fois - depuis qu’ils se connaissent -, Jimmy (Mathew Horne) est jeté par sa - soi-disant - p’tite copine Judy (Lucy Gaskell). Au bords du gouffre mais caressant toutefois le doux rêve que Judy revienne à lui, Jimmy décide de prendre des vacances avec son meilleur ami, Fletch (James Corden). Le seul Hic’ est que nos deux bourlingueurs en herbe n’ont aucun revenu. Ils décident donc de se lancer dans une randonnée au cœur de la campagne anglaise… Ce que notre tandem disgracieux ignore c’est que leur route va les mener droit dans un village placé sous le joug d’une malédiction sanglante : il est dit, depuis le Moyen Age, que toutes les jeunes filles de cette bourgades se transformeront en vampire lesbienne lorsqu’elles atteindront leur dix-huitième anniversaire ! Jimmy et Fletch, accompagnés de quatre jeunes et belles touristes perdues dans un cottage au fonds des bois, devront se battre s’ils ne veulent pas finir au menu de ces vampes maléfiques & s’ils souhaitent devenir des "Lesbian Vampire Killers" ! Ca va saigner… pour le pire et surtout pour le meilleur !

Et oui, contre toute attente, "L.V.K." donne une bouffée d’air frais au genre "suceur de sang" en insufflant une belle extravagance combinée à une douce folie juvénile. Voilà bien un long-métrage que l’on croirait réservé uniquement à la gente masculine, si possible le créneaux des 15-35 ans qui ne refuse pas quelques plans sur de sulfureuses poitrines ainsi que quelques petites secousses horrifiques. Bien entendu, inévitablement même (!), il y a de ça dans ce "Lesbian Vampire Killers" mais, encore mieux, il y a plus… Revisitant et exploitant jusqu’à la corde l’une des traditions les plus ancrées dans les histoires de vampires, le long-métrage de Phil Claydon nous rappel - en utilisant d’ailleurs quelques recettes de mise en scène qui ont fait le succès des films d’Edgar Wright ("Shaun of the Dead", "Hot Fuzz") - que sexe et sensualité ont toujours fait très bon ménage avec nos suceurs… de sang.

Outre plusieurs répliques qui ne devront pas attendre longtemps avant de devenir cultes, "Lesbian Vampire Killers" transpire d’une ambiance enivrante, mystérieuse, même mystique ; ambiance assurée notamment par des décors à la fois romanesques et fantomatiques naviguant entre les grands standards de Sam Raimi ("Evil Dead II") et "Les Contes de la Crypte". De toute évidence, Phil Claydon a été à la bonne école ! N’oublions pas non plus des effets spéciaux plus que louables - même inattendus, vu les préjugés qu’on pouvait nourrir face à cette affiche - ainsi que des acteurs qui ont tout pour nous plaire…

Si vous ne trouvez pas votre compte avec les pulpeuses silhouettes de Louise Dylan, Ashley Mulheron, Emer Kenny et Vera Filatova, vous trouverez peut-être celui-ci avec la belle énergie déployée par MyAnna Buring ("The Descent") - l’héroïne majeure de cette aventure - ou les vannes d’un enthousiasmant James Corden. Ce dernier en vient même à contourner son statut de second rôle balourd pour devenir le héros grande gueule et insatisfait de cette aventure épineusement Sexy.

Si "Lesbian Vampire Killers" est un film (plus que) réussi c’est aussi parce qu’il ne se prend jamais au sérieux, sans être complètement ringard et jamais abruti, et surtout parce qu’en nuançant son propos, il évite de tomber dans une très plate misogynie de bas étage, à l’image d’un certain "DogHouse". Bon pour vos zygomatiques et, en prime, un ravissement pour vos yeux (mes chers Messieurs), "Lesbian Vampire Killers" équivaut à une petite étincelle… Une petite étincelle qui nous montre heureusement que les longs-métrages aux allures crottées, ne se prenant pas la tête et ne connaissant pas la gloire des grandes salles obscures, sont toujours susceptibles de mettre le feu à notre enthousiasme de spectateur... Un spectateur vorace qui consomme des films en tout genre, des films qui font du bien… Même si ce n’est pas politiquement correct ! On s’en fout !

La bande-annonce…