Sans enfants pour une semaine...

Me voilà de retour de ma montagne mais au passage j'ai déposé mes deux filles chez ma mère et mon beau-père. Ils les emmènent en vacances avec eux en camping-car pour le plus grand bonheur de mes filles. L'aînée m'a même réveillée plus tôt ce matin tellement elle était excitée à cette idée. Je n'ai pas très bien accueilli ce réveil matinal car justement, comme hier, il pleuvait, je ne me suis pas vraiment dépensée et j'ai lu jusqu'à une heure du matin et au lieu de me réveiller comme je pensais, vers 9H30, elle est venue dans mon lit à 8H...
C'est une habitude que j'ai instaurée pour mon plus grand plaisir. Lorsque je suis seule avec elles deux, à la montagne, elles me rejoignent dans mon lit lorsqu'elles se réveillent, on se fait des câlins, des chatouilles, on chahute. Nous adorons ça toutes les trois. En général elles m'empêchent ensuite de me lever, je redouble de chatouille et je file...

C'est la première fois que ma mère propose et accepte de les prendre plus que deux nuits depuis leur naissance. C'est aussi la première fois que nous allons nous retrouver une semaine en tête à tête mon mari et moi, en célibataires, comme il y a 8 ans et demi...
Par contre l'envers de cette nouvelle est que je retourne travailler trois jours la semaine prochaine, du lundi au mercredi.  En même temps, mon administration est fermée, je ne fais que de la permanence au cas où un problème informatique urgentissime se présente. Je ne serais vraiment pas débordée par le travail.
J'enchaîne ensuite avec une perfusion d'herceptine, jeudi. J'ai fait exprès de faire coïncider la semaine sans mes filles avec une semaine où je serais coincée chez moi avec ma chimio. Je pourrais cuver tranquillement.
Jusque là je n'avais jamais pu laisser mes filles seules. Elles étaient trop jeunes pour partir en colo. Mes beaux-parents habitent à 10.000km. Elles étaient trop petites pour faire un voyage seules en avion d'au moins 12H et si l'un de nous devait les accompagner, étant donné le prix du billet et la fatigue du voyage, on ne se contente pas de faire un aller-retour, on reste sur place.
Il ne restait que ma mère et là, incompatibilité, elle ne voulait pas les avoir. Elle disait qu'elle avait assez donné avec quatre enfants et que ça la fatiguerait de trop. Elle avait aussi agit de la sorte pendant mes chimios lourdes, lorsque j'étais vraiment exténuée et que c'était très très dur parfois de m'occuper de mes filles, d'autant plus que je ne voulais pas leur imposer mon cancer, les laisser enfermer à cause de ma grande fatigue. Malgré les vertiges, je suis allée à la piscine avec mon foulard sur la tête, j'ai failli me faire refouler puisque le foulard est interdit pour cause de laïcité. J'avais tout le personnel de la piscine en grand conciliabule sur la conduite à tenir à mon égard et ils ont choisi de désobéir au règlement et d'être humain, tout simplement. Je suis aussi allée au lac des Sapins, au cinéma... Enfin j'ai mis mon état de côté pendant que ma mère était en vacances au bord de la plage en camping. Mon mari prenait une journée de congé pour les garder les jours de chimios. Je dois dire que ça m'est resté en travers de la gorge. D'autant plus que si je m'imagine une seule minute à sa place, avec une fille sous chimio, je sais que je n'aurais pas un seul instant d'hésitation sur la conduite à adopter, soulager ma fille. Mais elle et moi, nous sommes différentes, incompréhension depuis toujours entre nous deux.
J'avais écrit deux articles à ce sujet. J'avais estimé à un moment donné que la relation que j'entretenais avec ma mère me faisait plus de mal qu'autre chose et j'avais coupé tout contact avec elle. Je ne lui parlais plus, je ne la voyais plus. Elle avait alors utilisé mes filles comme moyen de renouer un lien. Depuis elle fait de très gros efforts, je ne l'avais jamais vue comme ça. Elle vient même de me proposer de les prendre deux semaines l'été prochain...
On va pouvoir se retrouver un peu mon chéri et moi, ne penser qu'à nous, sortir si ça nous chante sans gérer leur garde. De toute façon, au mois d'août, c'est quasi mission impossible de trouver une baby-sitter, les étudiants sont en vacances et loin de Lyon, en général.
Et puis dans une semaine, nous partons tous les quatre pour 2 semaines, histoire de terminer les vacances en beauté.
Je sais aussi qu'elles vont me manquer, ce sont mes trésors et que je vais être la plus heureuse lorsque je vais pouvoir les serrer dans mes bras et les manger de baisers.
En attendant j'espère bien ne pas leur manquer mais avec piscine et vélos, le temps va leur sembler bien court.
Je mets une petite photo de nous trois.
L'une d'elle me ressemble énormément physiquement, je vais d'ailleurs faire un post à ce sujet.